Phare clinique : Quand les services ne font pas le poids - la gestion de l'obésité
Capsule scientifique : Quand les services ne font pas le poids - la gestion de l’obésité
Mme Labonté se déplace avec une canne. Son médecin lui a suggéré de perdre du poids avant de la référer en orthopédie pour une chirurgie de remplacement de genou. Malheureusement, son genou douloureux l’empêche de pratiquer des activités physiques qui l’aideraient à perdre du poids. Découragée, Mme Labonté essaie en vain différentes diètes mais elle croit que sa médication antidépressive ralentit son métabolisme. Elle s’isole pour se protéger des regards désapprobateurs des autres, et se console avec des séries en rafale sur Netflix.
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur la gestion optimale de l’obésité. Pour établir les meilleures pratiques en gestion de cette problématique, ils ont fait une revue systématique de lignes directrices sur le sujet émises dans des pays développés. En tout, ils ont analysé 19 documents contenant 711 recommandations dans cette étude publiée en 2019. Ils ont constaté une forte cohérence entre les lignes directrices publiées. La conclusion suivante est absolument unanime :
L’obésité devrait être traitée comme une maladie chronique par une équipe multidisciplinaire spécialisée
Pour les pays industrialisés comme le nôtre, les recommandations-clés identifiées sont les suivantes :
- L’obésité devrait être traitée comme une maladie chronique.
- L’embonpoint et l’obésité devraient être gérés en équipe multidisciplinaire.
- L’IMC (indice de masse corporelle) devrait être utilisé comme mesure de routine pour le diagnostic.
- Il faut considérer qu’un IMC supérieur à 25 est associé à un risque accru de maladie cardiovasculaire; et qu’un IMC supérieur à 30 est associé à une mortalité plus élevée.
- La mesure du tour de taille devrait être utilisée comme mesure supplémentaire pour estimer les risques de développer des problèmes de santé à long terme.
- Des interventions globales, multifactorielles sur les habitudes de vies pour une durée minimale de 6 à 12 mois sont essentielles et devraient inclure une diminution de l’apport calorifique, une augmentation de l’activité physique et du soutien aux changements de comportements.
- Une approche pharmacologique n’est indiquée que si elle est combinée à des changements dans les habitudes de vie.
- Lorsque toutes les autres approches ont échoué, la chirurgie bariatrique est indiquée dans les cas d’IMC supérieurs à 35.
- Après une chirurgie bariatrique, un suivi long terme devrait être offert.
De plus en plus, des organisations de santé mettent sur pied des équipes multidisciplinaires dédiées à la gestion de l’obésité. Et nous? Comment pourrions-nous mieux répondre aux besoins de cette population et nous coordonner pour mieux prévenir les problématiques de santé associées à l'obésité?
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Il existe même un complément avec plus de détails sur les résultats.
Semlitsch, T, Stigler, FL, Jeitler, K, Horvath, K, Siebenhofer, A. Management of overweight and obesity in primary care—A systematic overview of international evidence‐based guidelines. Obesity Reviews. 2019; 20: 1218– 1230. https://doi.org/10.1111/obr.12889
Critique de Annik Jobin, Conseillère cadre, équipe Innovation et développement des outils cliniques de la DSMREU
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