Selon vous, lequel des problèmes de santé suivants coûte le plus cher aux canadiens?

  • Le cancer
  • Le diabète
  • Les maladies cardiovasculaires
  • La douleur chronique

La réponse:

La douleur chronique

La douleur chronique touche environ 1 personne sur 5 au pays. C’est une problématique de santé qui entraîne des coûts très importants. Au pays, ces coûts s’élèvent à 60 milliards de dollars chaque année. C’est plus que les coûts associés au cancer, au diabète ou aux maladies cardio-vasculaires. Comme les usagers avec douleur chronique peuvent consommer des médications analgésiques, la crise actuelle des opioïdes les met à risque de surdoses.

Un trou dans les services qu'il fallait combler

Des services existent dans notre organisation pour les personnes qui sont atteintes de douleur chronique. En 2e ligne, une équipe de la DPD voit les usagers  pour qui la douleur ne répond pas au traitement conventionnel (1re ligne) et s'est chronicisée depuis au moins un an. Le problème, c'est que cette 1e ligne ne pouvait répondre aux besoins de notre population.

Le projet Prév-ActiON propose justement de combler ce manque dans la gestion de la douleur persistante en 1re ligne.

Schéma sur les changements proposés dans les trajectoires de services

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La petite histoire du projet

Historiquement, pour répondre aux priorités ministérielles, 80% du temps des intervenants en physiothérapie étaient occupés à desservir la clientèle ayant eu une chirurgie, principalement des remplacements de hanches et de genoux. La clientèle non chirurgicale n’étant pas priorisée, les patients avec troubles musculosquelettiques pouvaient attendre plusieurs mois, voire des années avant d’être appelés pour obtenir des services.

Pour plusieurs, le problème s’est chronicisé. Les patients qui n’ont pas accès à des services de santé vont parfois développer de nouveaux problèmes de santé, comme de la dépendance aux médicaments d’ordonnance, des problèmes de dépression, ce qui va accentuer ce cercle vicieux. La solution était claire: il fallait donner accès le plus tôt possible à des services à ces usagers en attente et briser le cercle vicieux de la douleur chronique. Il fallait miser sur la prévention de la chronicisation !

En 2018, un surcroît de travail a été obtenu pour venir en aide à tous ces usagers en liste d’attente dans les cliniques externes de physiothérapie du CISSS. Les usagers qui ont enfin été vus en physiothérapie étaient satisfaits et ont apprécié l’approche éducative utilisée. Par contre c’était une solution très éphémère pour un problème qui allait être récurrent.

La science qui dicte les changements de pratique

On révise les pratiques pour les remplacements de hanche ou de genou (arthroplasties)

Une revue de la littérature scientifique a permis de mettre en évidence que les physiothérapeutes pouvaient travailler autrement avec leur clientèle principale: les arthroplasties. Toute la façon de travailler a été repensée :

  • Moins de rendez-vous en clinique, plus d’exercices à domicile
  • Des objectifs plus fonctionnels et significatifs pour les usagers
  • Des critères de fin de suivis plus adaptés aux objectifs des usagers
  • Une réelle approche de partenariat avec les usagers

On se dégage du temps pour mieux desservir la cientèle non-chirurgicale (troubles musculosquelettique)

Tous ces changements ont permis de libérer du temps dans l’horaire des intervenants en physiothérapie, ce qui leur permet maintenant de voir plus rapidement la clientèle avec  troubles musculosquelettiques.

Il est démontré que la consultation d’un physiothérapeute en 1re ligne pour les troubles musculosquelettiques réduit de 50 à 89% la prescription d’opioïdes. De plus, une consultation, disponible dès les premières semaines, réduit l’utilisation d’infiltrations, de chirurgies et de tests d’imagerie. Ceci entraîne une réduction des coûts de 60% sur une période de 2 ans.

 

Financement du MSSS

En janvier 2019, le MSSS lançait un appel de projet pour prévenir les surdoses d’opioïdes. L’équipe de réadaptation externe de la DSMREU a fait une proposition audacieuse pour lutter contre ce fléau. En effet, le projet propose de prévenir la consommation problématique des opioïdes reliée aux troubles musculosquelettiques (TMS).  

La naissance d'un projet novateur:  prévenir la chronicisation de la douleur

Dépister les risques de chronicisation

Les physiothérapeutes ont reçu une formation sur le dépistage des facteurs de chronicisation de la douleur. Ils peuvent donc maintenant mieux renseigner et rassurer l’usager sur sa douleur. S’ils dépistent des facteurs de chronicisation qui nécessitent d’autres expertises, ils peuvent également référer à d’autres professionnels.

Équipe interdisciplinaire 

Les usagers pourront être référés à une équipe interdisciplinaire pour les aider à adresser les facteurs de chronicisation de la douleur. Cette nouvelle équipe, financée par la subvention du MSSS, est composée d’infirmière, physiothérapeute, thérapeute en réadaptation physique, ergothérapeute, psychologue, kinésiologue (en plus de consultations ponctuelles en pharmacie). 

Ateliers d'autogestion de la douleur et des symptômes

Les usagers identifiés auront la possibilité de participer à des ateliers leur enseignant les meilleures stratégies de gestion de la douleur. Plusieurs professionnels ont été formés dans les derniers mois pour offrir les ateliers PASSAGE et PEGASO.

Partenariats et trajectoires de services

Pour bien répondre aux besoins complexes de cette clientèle, des liens seront établis avec les médecins de 1re ligne, en GMF et en cliniques privées, les pharmaciens communautaires et des organismes communautaires. Finalement, pour la petite portion d’usagers qui auront toujours des incapacités après leur épisode de services, un corridor plus fluide sera établi avec les services de 2e ligne déjà existants à la DPD.

Implication avec le RUIS McGill pour un projet d'intelligence artificielle

L’équipe du projet est également impliquée dans un partenariat avec d’autres CISSS et CIUSSS. Le projet système de santé apprenant en douleur chronique, piloté par le Centre d’expertise en douleur chronique du RUIS McGill, prévoit la mise sur pied de plateformes numériques pour les usagers et les professionnels de la santé.

Des résultats plus que satisfaisants

Bien que notre objectif soit une prise en charge en physiothérapie en moins de 6 semaines, le délai de prise en charge est passé d'une moyenne de près de 10 ans à une moyenne d'environ 3 mois.

Foire aux questions

Est-ce que les IPS (infirmières praticiennes spécialisées) des GMF peuvent référer des usagers en physiothérapie?

Certainement, les références en physiothérapie provenant des IPS seront reconnues au même titre que celle des médecins.

La douleur expliquée

Un phénomène multifactoriel

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Pour mieux comprendre le phénomène de la douleur, le CHUQ a produit une adaptation québécoise d’un vidéo très informatif produit en Australie.

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Pour toute autre question, communiquez avec l'équipe responsable du projet à l'adresse suivante : projet.msss.douleur.chronique.cisssmo16@ssss.gouv.qc.ca

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Direction:
DSMREU
Dernière mise à jour:
Mai 2024