La Direction de santé publique de la Montérégie (DSPu) s’est dotée, en 2004, d’un Plan régional d’intervention spécifique – chaleur extrême (PRIS-CE) qui prévoit la mobilisation des ressources. Le passage aux différents niveaux est principalement basé sur des seuils de températures qui sont communs aux régions de Montréal, de Laval et de la Montérégie. Ces seuils ont été fixés pour prévenir la mortalité et la morbidité reliées à la chaleur. Ils tiennent compte d'une tolérance plus grande de la population de ces trois régions à la chaleur, par rapport à d'autres régions du Québec. 

Advenant que l’épisode perdure au point où la région se retrouve en présence d’un sinistre au sens de la Loi sur la sécurité civile, les mesures prévues au plan de sécurité civile de chacun des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie s’appliquent également. 

Le CISSSMO se dote d’un Plan d’intervention spécifique – chaleur extrême en cohérence avec le PRIS-CE.  Chaque région module la mise en œuvre de son Plan en fonction de ses particularités régionales, telles que : augmentation des malaises dans la population, mode de fonctionnement spécifique à l'interne du réseau de la santé, arrimages convenus avec les partenaires du réseau et les municipalités, etc. Il est donc normal que cette modulation entraîne parfois un décalage dans l'activation des plans entre la Montérégie et les autres régions. 

Critères météorologiques

Les critères définissant un épisode de chaleur extrême sont variables selon la région. Ils ont été élaborés à partir des données historiques de mortalité en période de chaleur, pour tenir compte de la sensibilité de la population montérégienne aux vagues de chaleur. Ils correspondent à des seuils où un impact mesurable sur la santé de la population est appréhendé si aucune mesure préventive n’est mise en place. En Montérégie, un épisode de chaleur extrême survient lorsque les températures atteignent 33 °C le jour et 20 °C la nuit, en moyenne, pendant trois jours consécutifs, ou deux nuits à 25 °C ou plus.

D’autres critères météorologiques ont été testés (températures maximales et minimales sur une seule journée plutôt que trois jours; utilisation de l’indice humidex). Ces autres critères se sont également avérés valides pour prédire les épisodes de surmortalité liés à la chaleur, mais un peu moins performants. Les critères retenus sont donc ceux qui permettent d’éviter le plus possible les fausses alertes, sans passer à côté d’un épisode de chaleur.

Pour ces raisons, ces seuils météorologiques doivent être utilisés en tenant compte de leurs limites :

  • les températures réelles sont souvent différentes de celles annoncées par les prévisions météorologiques;
  • les données historiques ont démontré que la survenue d’une seule journée avec des températures élevées est un critère suffisant pour observer un excès de mortalité;
  • les données historiques ont démontré qu’un indice humidex élevé est associé à un excès de mortalité.

Différentes étapes du Plan d'intervention spécifique (PIS) - chaleur extrême

1. Étape Veille saisonnière

La veille saisonnière a lieu du 15 mai au 30 septembre. La vigie des conditions météorologiques et des indicateurs sanitaires a lieu quotidiennement, car ils seront utilisés pour le passage aux étapes subséquentes.

Responsabilité de notre organisation :

  • Faire un rappel du PIS-CE auprès du personnel lors du premier avertissement de chaleur extrême.

2. Étape Alerte

L’alerte survient lorsqu’Environnement Canada (EC) prévoit des conditions météorologiques de chaleur extrême, au matin de la première journée chaude et lorsque les prévisions de chaleur sont maintenues pour cette journée.

Rappelons que, de façon prédictive, la menace chaleur est définie comme suit :

Moyenne pondérée (0,4; 0,4; 0,2) des prévisions sur 3 jours
T° maximum de 33 °C et + et minimum de 20 °C et + (températures arrondies)
OU
2 nuits consécutives avec T° minimum de ≥ 25 °C (températures arrondies)

C’est le DSP qui décide du déclenchement de l’alerte. La concertation avec les régions limitrophes utilisant les mêmes seuils de température n’est pas un critère de déclenchement de l’alerte. En alerte le DSP peut décider de mener une enquête épidémiologique et alors demander la transmission d’informations confidentielles (ex. : dossier médical des personnes décédées).

Responsabilités de notre organisation :

  • Faire un rappel au personnel et à la clientèle vulnérable des risques de la chaleur extrême et des mesures à prendre pour en réduire l’impact sur leur santé;
  • Surveiller l’état de santé de la clientèle vulnérable et du personnel;
  • Transmettre toute information relative à la situation de chaleur extrême à la DSPu.

3. Étape Mobilisation

La mobilisation est lancée lors des conditions suivantes :

Au matin de la deuxième journée chaude, lorsque les prévisions de chaleur sont maintenues pour cette journée.
OU
En présence de niveaux élevés des indicateurs de vigie sanitaire.

C’est le DSP qui décide du déclenchement de la mobilisation. La concertation avec les régions limitrophes utilisant les mêmes seuils de température n’est pas un critère de déclenchement de la mobilisation.

Responsabilités de notre organisation :

  • Assurer la mise en place des mesures de prévention et protection planifiées au PIS-CE auprès du personnel et de la clientèle vulnérable;
  • Informer le personnel et la clientèle vulnérable des mesures mises à leur disposition;
  • Surveiller l’état de santé du personnel et de la clientèle vulnérable;
  • Transmettre toute information relative à la situation de chaleur extrême à la DSPu.

4. Étape Retour à la normale des températures

La menace est écartée lorsque les températures descendent sous les seuils d’alerte. Des effets sur la santé peuvent perdurer quelques jours après une vague de chaleur. À cette étape, l’objectif de la vigie est de déterminer quand les indicateurs sanitaires reviennent à la normale.

Responsabilités de notre organisation :

  • Maintenir les mesures de prévention et protection planifiées au PIS-CE auprès du personnel et de la clientèle vulnérable;
  • Surveiller l’état de santé du personnel et de la clientèle vulnérable;
  • Informer le personnel et la clientèle vulnérable des mesures mises à leur disposition;
  • Transmettre toute information relative à la situation de chaleur extrême à la DSPu.

5. Étape Démobilisation et retour à la veille saisonnière

La démobilisation est déclenchée dès que l’état de santé de la population est revenu à la normale.

Responsabilité de notre organisation :

  • Participer aux activités de rétroaction.

Vigies sanitaires

Lors d’un épisode de chaleur extrême, différentes équipes effectuent un Vigie dans nos milieux. Les indicateurs sanitaires recueillis seront ensuite partagés à la Direction de santé publique de la Montérégie lors des rencontres hebdomadaires.

Urgences : lors de cette vigie, toutes les admissions à l’urgence en lien avec des signes et symptômes de pathologies reliées à la chaleur sont comptabilisées dans nos trois centres hospitaliers. Cette mesure est mise en place dès l’étape Alerte et permet d’évaluer les répercussions de l’épisode de chaleur sur la santé de la population.

Clientèle externe : des relances téléphoniques aux usagers présentant des critères de vulnérabilités sont réalisées par les intervenants de la DSSADG, DPSMD, DPD et la DPJASP dans le but de s’assurer du l’état de santé et du bien-être des usagers.

Clientèle hospitalisée et clientèle hébergée en CHSLD, RAC et CRD : les indicateurs nous permettent d’obtenir un portait rapide de l’état de situation dans nos différentes installations et de mettre en place les mesures adéquates au besoin.

Pour signaler toutes situations urgentes lors d’un épisode de chaleur extrême, veillez-vous référer à votre supérieur immédiat.

Personnes vulnérables les plus affectées par la chaleur extrême

Les épisodes de chaleur extrêmes affectent surtout les personnes :

  • âgées;
  • souffrant de troubles mentaux;
  • souffrant de maladies chroniques (maladies cardiaque, respiratoire ou rénale, diabète,
    parkinson);
  • en perte d’autonomie;
  • nécessitant de l’assistance pour boire (nourrisson, enfant, personne handicapée ou non
    autonome);
  • prenant certains médicaments;
  • travaillant dans une ambiance chaude et à l’extérieur;
  • faisant un effort physique exigeant (les sportifs).

Documentation et outils pertinents

Documents du ministère de la Santé et des Services sociaux

Documents internes

Direction des programmes déficiences (DPD)

Sites à consulter

 

mesures-urgence-et-securite-civile-musc

Direction:
DG et DACJP
Dernière mise à jour:
Juillet 2023