Témoignage du Dr François Loiselle | Merci à ceux qui ont pris soin de son père

Mon père nous a quittés le 7 décembre dernier, à peine un mois et demi après le décès de ma mère. Âgé de 92 ans, après 71 ans de mariage, il est parti rejoindre sa compagne d’une vie.

Trois semaines avant son décès, on lui a diagnostiqué deux cancers incurables, annonçant une fin de vie difficile en raison des risques de complications associés. Il a été hospitalisé à l’unité des soins palliatifs de l’Hôpital Anna-Laberge, la même unité où ma mère est décédée le 23 octobre dernier.

Mon père avait un tempérament doux, il n’aimait pas la controverse et veillait toujours à ne pas trop déranger. C’était un homme auquel on s’attachait facilement.

Je tiens à souligner le travail exceptionnel de toute l’équipe des soins palliatifs d’Anna-Laberge. Tous les membres de cette formidable équipe, sans exception, ont rendu la fin de vie de mon père plus douce en lui prodiguant des soins empreints de respect, de douceur et de tendresse, tout en lui permettant de conserver sa dignité jusqu’à la fin. Vos paroles, vos touchers, vos sourires et vos câlins, lors des dernières rencontres avec lui ou avec nous, sa famille, ont été d’un grand réconfort. Cela témoigne encore une fois de l’importance et de la qualité de votre travail. Merci infiniment.

Un merci particulier à Henry, intervenant en soins spirituels, pour avoir accompagné mon père dans son choix de fin de vie. Mon père, très croyant, tenait beaucoup aux rituels religieux de fin de vie, comme recevoir l’onction des malades. Malheureusement, l’Église catholique, en raison de son opposition à l’aide médicale à mourir, a refusé d’accéder à sa demande. Henry a su, grâce à une approche plus nuancée, rassurer mon père et l’accompagner dans son choix. Il lui a administré l’onction des malades la veille de son décès. Nous étions là, ses enfants et petits-enfants. Ce fut un beau moment. Après cette cérémonie, nous avons partagé un repas qui se voulait festif, si cela est possible dans de telles circonstances, avec un père serein.

Je tiens également à remercier le Dr Luc Déziel, médecin de famille de mon père depuis 25 ans. Merci, Luc, pour ta disponibilité, tes compétences, ton souci de bien accompagner et ton sens de l’humour. Mon père t’appréciait énormément.

Un grand merci également au Dr Jean-Philippe Parent, qui était le médecin de ma mère jusqu’à son décès. Il a accepté avec humilité et gentillesse de prendre en charge mon père, et nous lui en serons toujours reconnaissants. Jean-Philippe, tes patients ont beaucoup de chance de t’avoir. Tu es disponible, compétent et profondément humain. Tu prends le temps nécessaire pour expliquer, écouter ou simplement respecter des silences qui sont souvent pleins de sens.

C’est toi qui as administré l’aide médicale à mourir à mon père, un moment si intime dans la vie d’un individu et de sa famille. Alors que résonnait « Si Dieu existe », et après que mon père t’ait dit qu’il était prêt, tout était terminé.

Il y a des moments marquants dans une vie, et celui-ci en était un. Ce fut une épreuve difficile, et cela me marquera longtemps, ce qui est normal. Même si nous savons que c’était la meilleure décision pour lui, le voir partir ainsi, sous nos yeux, est indescriptible. Mais c’est peut-être mieux ainsi. Nous devons simplement laisser du temps au temps.

Merci encore à toutes mes collègues du département pour leur soutien indéfectible dans ces moments difficiles. Vous m’avez donné le temps qui était nécessaire afin que je récupère doucement. Ce fut grandement apprécié.

Avec tout mon respect,

Dr François Loiselle, gynécologue, Hôpital Anna-Laberge

Henry Rodriguez, intervenant en soins spirituels