Phare clinique : Entraînement olfactif pour la perte d'odorat
Capsule scientifique : Entraînez votre nez pour retrouver l’odorat
La COVID-19 aura ébranlé le monde entier. Outre les mesures sanitaires, les répercussions économiques et les impacts relationnels, beaucoup ont vécu et vivent encore avec des conséquences sur leur santé. Parmi les nombreux symptômes que peuvent ressentir les gens ayant contracté le virus, 60 % d’entre eux sont affectés par la perte d’odorat. On estime que 9 personnes sur 10 retrouvent leur odorat dans les quatre semaines suivant leur infection. Toutefois, ce symptôme persiste dans 10 % des cas et est souvent très désagréable pour ceux qui en sont atteints. Cela a un grand impact sur leur qualité de vie, leur sécurité, leur santé ainsi que leurs relations interpersonnelles. En effet, l’odorat nous avertit du danger notamment lorsqu’il y a présence de fumée, de fuite de gaz ou d’aliments périmés. La perte de capacité à goûter la nourriture peut mener l’individu à se sous-alimenter ou à trop saler et sucrer les aliments. Ceci augmente les risques de développer à long terme de l’hypertension ou du diabète. Enfin, les personnes souffrant d’anosmie (perte d’odorat) peuvent se sentir davantage isolées en étant privées d’odeurs agréables, comme celles d’un être cher, d’un bon repas ou d’un doux parfum.
L’entraînement olfactif : protocole prometteur pour améliorer ou traiter les troubles olfactifs
À ce jour, l’entraînement olfactif a été démontré à maintes reprises comme étant un outil efficace pour retrouver l’odorat. La méthode consiste à sentir pendant cinq minutes des odeurs différentes et assez fortes, comme des grains de café, des bâtons de cannelle, des clous de girofle ou de l’eau avec des gouttes d’huiles essentielles, et ce, en alternance matin et soir pendant une période donnée. |
L’étude « Olfactory training with Aromastics: olfactory and cognitive effects » réalisée par Anna Oleszkiewicz et ses collaborateurs (2021) a abordé ce sujet et s’est penchée principalement sur deux hypothèses. La première est que l’entraînement olfactif quotidien conduit à une amélioration non seulement au niveau olfactif, mais aussi au niveau cognitif.
La deuxième est qu’une exposition deux fois plus élevée aux odeurs sélectionnées, soit quatre fois par jour au lieu de deux fois par jour comme le propose la méthode actuelle, conduit à de meilleurs résultats. De plus, les participants ayant subi une perte olfactive suite à une infection ont bénéficié davantage de l’entraînement olfactif par rapport à ceux dont l’anosmie est d’origine traumatique.
Les résultats
L’étude démontre que l’entraînement olfactif est effectivement une bonne méthode pour améliorer ou traiter les troubles olfactifs. Cependant, les données ne sont pas suffisantes pour affirmer qu’il entraîne une amélioration des fonctions cognitives. D’autre part, l’entraînement standard à raison de deux fois par jour était plus efficace pour soutenir la rééducation olfactive que l’entraînement intense de quatre fois par jour. En effet, l’entraînement intense n’apporte pas plus de gains. On peut penser à un effet plateau.
En conclusion, nous vous invitons à vous informer sur cette méthode ou à prendre connaissance de la fiche d’autosoin ci-jointe si vous ou un membre de votre entourage vivez avec la perte d’odorat.
Vous pouvez aussi avoir accès à toutes les fiches d’auto-soins concernant les différents symptômes persistants reliés à la COVID-19 en vous rendant sur le Portail Santé Montérégie.
Critique de l’article
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Audrey Galipeau, APPR, équipe Innovation et développement des outils cliniques de la DSMREU
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Équipe Innovation et outils cliniques
Direction des services multidisciplinaires, de la recherche et de l’enseignement universitaire