25 ans de télésanté au CISSSMO

Créé en 2000 sous le nom de Suivi Clinique Intelligent à Domicile (SCIAD), il visait à faciliter le suivi des patients à domicile et à optimiser les opérations hospitalières. Le projet s'est développé grâce au partenariat avec New IT, qui a permis la création d'outils de télésurveillance innovants.

D’abord lancé comme projet pilote pour le suivi des grossesses à risque, il s’est élargi aux maladies pulmonaires en 2004, puis aux maladies chroniques en 2010 et aux soins palliatifs en 2012. Dès ses débuts, le modèle de prestation de services a suscité l’intérêt d’autres centres hospitaliers. Cependant, son adoption s’est accélérée après la publication des résultats d’une étude menée au CSSS Jardins-Roussillon, en collaboration avec Inforoute Santé du Canada et l’Université de Montréal. 

Cette étude a contribué à l’expansion des télésoins à domicile à l’échelle provinciale, grâce à l’intérêt manifesté par le MSSS pour cette solution, rebaptisée Suivi Virtuel en Milieu de Vie (SVMV) quelques années plus tard.

La fusion des CSSS en 2015 a permis de structurer et de coordonner plus efficacement les services offerts à distance à l’échelle du CISSSMO, désormais regroupés sous la définition de la télésanté. Pendant la pandémie de COVID-19, la télésanté a connu un essor sans précédent, menant à une adoption élargie des soins virtuels, soutenue par la création du Réseau québécois de la télésanté (RQT) en 2019. 

En 2024, le service de télésanté au CISSSMO se distingue par sa participation dans la création de l’unité hospitalière de soins virtuels à l’hôpital du Suroît en faisant face à un bris de service; pour le déploiement du projet ministériel de l’unité virtuelle de soins permettant d’hospitaliser des patients à domicile; et pour le pilote de la trajectoire de soins de plaies dans la Plateforme de soins virtuels, désormais élargi à l’échelle provinciale.

Il y a 25 ans, en 1999, la technologie ne ressemblait en rien à ce que nous connaissons aujourd’hui. Le téléphone cellulaire servait uniquement à téléphoner. L’Internet était lent, bruyant, et réservé à quelques foyers. Il n’y avait pas de caméras sur les ordinateurs portables, pas de Wi-Fi généralisé, encore moins de plateformes de vidéoconférence accessibles à tous.

À cette époque, on gravait nos données sur des CD, on se connectait à l’aide de modems téléphoniques, et la télésanté… relevait presque de la science-fiction.

Et pourtant, la direction des soins infirmiers a osé.

Il y a 25 ans, des équipes visionnaires ont vu le potentiel du numérique pour améliorer l’accès aux soins. Elles ont développé des approches innovantes de suivi virtuel des patients et de télésanté, bien avant que ces pratiques deviennent une norme – et encore moins une nécessité, comme nous l’avons vu pendant la pandémie.

Ce fut un geste audacieux. Un pari sur l’avenir. Un engagement envers une santé accessible, humaine et évolutive.

Aujourd’hui, nous soulignons non seulement un anniversaire, mais un véritable héritage d’innovation. Grâce à cet engagement précurseur, nous avons pu accompagner des milliers de patients avec compassion et efficacité, tout en repoussant les limites des modèles traditionnels de soins.

À toutes celles et ceux qui ont cru en ce projet dès le départ, qui l’ont développé, amélioré, soutenu au fil des ans : merci. Votre travail a ouvert la voie à une santé plus proche, plus connectée, plus équitable.

Et alors que nous entamons une nouvelle ère numérique, souvenons-nous que ce qui semblait autrefois audacieux est devenu essentiel. Et que l’audace d’hier nourrit les avancées de demain.

Félicitations pour ces 25 ans d’impact. Et surtout, continuons d’innover — pour les personnes, pour les communautés, pour la santé de demain.

Marie-Eve Sévigny, directrice des soins infirmiers et de l'enseignement universitaire