Deuxième témoignage touchant d’une collègue - Semaine de la prévention du suicide

9 février 2023

Semaine de la prévention du suicide

On vous présente Megan Marcil, aide de service à l’Hôpital Anna-Laberge.

Sur la première photo, on la voit à côté de son père Marc-André. À droite, elle est aussi en présence de sa soeur et sa mère. Elle avait alors 13 ans et son père, 38. Ce jour-là, en compagnie de sa mère et sa sœur, ils partaient pour un voyage familial dans un paradis sur terre. Le bonheur était présent.

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Peu de temps après, soit le 27 juin 2014, Marc-André s’est suicidé. Le bonheur a fait place à la colère, la peine, l’incompréhension et la détresse. Voici le témoignage de Megan :

« Je sentais que mon papa n’allait pas bien. Il était souvent en colère et était incapable d’exprimer ses émotions. Ses problèmes de consommation l’envahissaient et ça se voyait qu’il voulait arrêter. Malgré une thérapie, il a rechuté. Il aurait dû nous parler, nous dire ce qu’il avait en tête. On l’aurait aidé. Tout le monde aurait été là pour lui! Il ne disait rien et gardait tout en dedans. »

« Après son suicide, j’ai vécu une année vraiment très difficile. J’étais toujours en colère contre ma mère et ma sœur. J’en voulais à tout le monde. J’ai eu des difficultés scolaires, j’ai développé des troubles anxieux, j’avais toujours le sentiment que c’était de ma faute… J’avais vu qu’il n’allait pas bien. Je ne lui avais pas dit que je l’aimais. J’aurais tellement dû lui dire. »

Megan prend alors un moment pour accueillir sa peine encore vive, même après tant d’années. Elle poursuit:

« Heureusement, j’ai consulté une travailleuse sociale et une psychologue. Je vois d’ailleurs encore la psychologue aujourd’hui. On me dit que je ressemble beaucoup à mon père. Physiquement, mais aussi que j’ai hérité de son côté blagueur ! Moi, je sais que j’ai la même difficulté que lui à exprimer mes émotions. Par contre, la différence, c'est que maintenant je comprends l’importance de le faire. J’ai cheminé et j’en suis fière. »

« J’invite les gens à s’exprimer, à ne pas hésiter. Parlez et demandez de l’aide. Ça ira mieux, j’en suis sûre. Et papa, je t’aime. »

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En terminant, nous voulons vous rassurer et vous dire que Megan est de nouveau heureuse.

Résidente de Beauharnois, Megan, maintenant âgée de 21 ans, travaille à temps partiel au sein de notre organisation et dans une garderie tout en étudiant en éducation spécialisée.

Alors que l’Association québécoise de prévention en suicide (AQPS) nous invite cette semaine (et à longueur d’année) à oser parler du suicide, nous remercions très sincèrement Megan pour son vibrant témoignage.

Ce témoignage ne laisse personne indifférent et peut déclencher une vaste gamme d’émotions.
Vous n’êtes pas seul. Des ressources d’aide sont disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, pour vous.

  • 1 866 APPELLE (277-3553) (Service d’intervention téléphonique en prévention du suicide)
  • 811 Info-social (option 2)
  • Programme d’aide aux employés (PAE) : 1 855 612-2998
  • Centres de crise et prévention du suicide :
    • La Maison sous les arbres : 450 699-5935 
    • Le Tournant : 450 371-4090

Merci encore Megan!


Comité intégré en prévention du suicide 

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Direction:
DPSMD