Phare clinique : L’agitation chez les personnes atteintes d’Alzheimer : aider à la réduire autrement que par la médication!
Capsule scientifique
L’agitation chez les personnes atteintes d’Alzheimer : aider à la réduire autrement que par la médication!
Comment faire la différence?
En premier lieu, en adoptant les réflexes suivants :
- S’assurer de répondre aux besoins de base de la personne : a-t-elle faim, soif, chaud? Est-elle fatiguée? Sous-stimulée? Inconfortable? L’agitation peut être l’expression d’un besoin non comblé ou compromis, que la personne n’arrive pas à nommer.
- Adopter une approche adaptée à la personne ayant un TNCM, par exemple, un ton de voix calme et rassurant, ainsi qu’une approche en douceur. Consultez l’aide-mémoire suivant pour découvrir les principes de communication de base et des stratégies simples à utiliser : AMC-DSIEU-6027_Trouble neurocognitif majeur (TNCM) - Approche adaptée aux SCPD
Outre la réponse aux besoins de base et l’approche adaptée, plusieurs interventions non pharmacologiques peuvent être utilisées pour réduire l’agitation.
La médication doit être envisagée uniquement en dernier recours lorsque les interventions non pharmacologiques sont jugées non efficaces ou insuffisantes et que l’agitation entraine une souffrance ou un danger pour la personne. La médication a une efficacité limitée, en plus entraîner des effets secondaires, comme des risques de chutes plus élevés.
Quelles sont les interventions non pharmacologiques reconnues comme étant efficaces?
L’étude de Leng, Zhao et Wang (2020) a tenté de répondre à cette question. Cette récente revue systématique et méta-analyse a mis en commun les résultats de 65 essais cliniques à répartition aléatoire portant sur 11 interventions utilisées pour diminuer l’agitation chez les personnes ayant un TNCM.
Selon cette revue, les trois interventions les plus efficaces sont, dans l’ordre :
- Massage
- Intervention assistée par les animaux
- Intervention personnalisée (ex. interventions visant la participation des personnes à des activités adaptées à leurs intérêts et capacités)
En savoir davantage...
Tout en tenant compte des causes, des préférences de la personne (se référer à son histoire biographique), de son contexte de vie et en fonction du jugement clinique des intervenants, ces trois interventions pourraient être considérées afin de réduire l’agitation.
Les rencontres interdisciplinaires ou « caucus », selon les milieux, constituent un bon moment pour identifier en équipe les causes de l’agitation chez la personne et déterminer des stratégies et interventions à mettre en place pour la diminuer.
Il serait possible de poursuivre les lectures pour en connaître davantage sur l’applicabilité clinique de ces interventions si elles sont considérées dans un plan d’intervention. La DSMREU serait disponible pour vous aider si un tel besoin survient : Formulaire de demande pour un projet. Il y a différents projets en cours au CISSS et dans tout le Québec (OPUS-AP, Plan Alzheimer) promouvant l’utilisation d’interventions non pharmacologiques pour agir sur les SCPD.
Dans le cadre de ces projets, une nouvelle formation sur l’approche adaptée aux SCPD a été offerte et sera à nouveau disponible (dès la reprise des formations au CISSS) aux intervenants qui œuvrent auprès de la clientèle ayant un TNCM en centre d’hébergement, à l’hôpital et en CLSC au soutien à domicile (SAD). Référez-vous à votre gestionnaire pour en savoir davantage.
D’autres formations et ressources disponibles
- Nouvelle offre de formation conçue spécifiquement pour les ergothérapeutes qui veulent parfaire leurs compétences en intervention auprès de la clientèle ayant des SCPD
- Formation en ligne de l’IUGM sur les SCPD
- Bibliographie thématique SCPD
Références
Leng, M., Zhao, Y., & Wang, Z. (2020). Comparative efficacy of non-pharmacological interventions on agitation in people with dementia: A systematic review and Bayesian network meta-analysis. International Journal of Nursing Studies, 102, 103489.
Lien vers la publication
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0020748919302962?via%3Dihub
Pour obtenir l’article complet, vous devez remplir une demande Octopus / centre de documentation.
Eve Dulude, ergothérapeute, agente de planification, de programmation et de recherche, DSMREU
Un merci spécial aux personnes suivantes pour leur relecture :
- Guy Lemay, conseiller clinique en soins infirmiers, DSIEU
- Josée Prud'homme, chef de service formation et développement professionnel, DSMREU
Pour nous écrire : phare.clinique.cisssmo16@ssss.gouv.qc.ca
Lien vers la page principale : Phare clinique