FAQ - Loi 90
Activités non reglementées
Bas tubigrips
Bas tubigrips souillés
Question : Est-ce nécessaire pour l’aide-soignant (A-S) d’aviser l’infirmière du SAD lorsque les bas Tubigrips du patient sont visiblement souillés ?
Réponse : Il est pertinent que l'A-S avise l'infirmière si les bas sont visiblement souillés, car cela sous-entend qu'il peut y avoir un écoulement ou une plaie aux MI qui nécessiterait une évaluation infirmière.
Entretien et durée d'utilisation tubigrips
Questions : L’aide-soignant (A-S) peut-il laver les bas Tubigrips des usagers ?
Quelle est la durée d’utilisation des bas Tubigrips avant de les changer ?
Réponse : Oui, l’A-S peut laver les bas Tubigrips et les laisser sécher à l'air libre. Nous recommandons d'avoir 2 paires de bas pouvant être alternées. Les Tubigrips peuvent supporter de 20 à 30 lavages. Il est très important de ne pas les mettre dans la sécheuse. Les bas Tubigrips devraient être mis le matin avant de se lever et les enlever le soir au coucher. Il est contre-indiqué de garder les bas durant une période de 24h, à moins d’une indication contraire à cet effet sur la prescription médicale.
Mesure et coupe de bas tubigrips
Question : Est-ce que l’aide-soignant (A-S) peut mesurer la longueur et couper les bas Tubigrips lorsqu’une nouvelle paire doit être installée ?
Réponse : L’infirmière doit voir l’usager pour mesurer les bas Tubigrips car il s’agit d’une évaluation et comprend l’ajustement de la compression, évaluation des MI, la réponse de l’usager au traitement, l’émission de nouvelles consignes, etc. Lorsque la mesure est déterminée préalablement par l’infirmière, l’A-S peut couper les bas.
Fonctions élimination urinaire et fécale
Installation d'un condom urinaire
Question : Est-ce que l’installation du condom urinaire fait partie des activités pouvant être déléguées à un aide-soignant (A-S) ?
Réponse : Il s'agit d'une activité non réglementée. L’A-S n'a pas besoin d'avoir suivi une formation reconnue pour pouvoir en installer un. Cependant, une courte formation à présenter à l’A-S incluant des éléments tels que : comment l'installer, comment le retirer, les signes à surveiller est fortement recommandée avant la supervision du soin. Cela permettra à l’aide-soignant d’être mieux outillé pour assurer le soin et éviter un préjudice à l’usager. Une formation sur le sujet est disponible sur demande.
Fonction respiratoire
Clapping par un A-S
Question : Est-ce qu'un inhalothérapeute peut déléguer la vibration-percussion (clapping), à l'aide d'un vibropercuteur, à un aide-soignant (A-S) ?
Réponse : L'inhalothérapeute peut faire l'enseignement, la supervision et l’autorisation à l’A-S de ce soin puisque ce n'est pas un soin invasif. L'inhalothérapeute joue ici un rôle d'encadrement de la technique du soin. Donc, pour éviter tous les préjudices à l’usager, il est important que l’enseignement de la technique, la supervision ainsi que l’autorisation soient faits au préalable à l’A- S.
Entretien et installation de CPAP par l'A-S
Question : Est-ce que le professionnel habilité peut permettre à un aide-soignant (A-S) de faire l'installation ainsi que l'entretien du C-PAP d’un usager ?
Réponse : Oui, l'A-S peut effectuer ce soin.
Pour ce faire, étant donnée la complexité de l'équipement, un enseignement de la part de l'inhalothérapeute est nécessaire afin de bien expliquer les attentes et les soins à apporter à l'usager ainsi qu'à l'appareil.
De plus, la complétion d’un document contenant les directives du professionnel est recommandée afin d’avoir les informations par écrit, sur la durée de l'utilisation, sur l'entretien de l'appareil incluant quoi faire en cas de bris ou de problématiques (ex.: qui contacter en situation d'urgence, comment intervenir, etc.).
Ce document est disponible sur Intranet sous le nom CLI-60558 Soin d’assistance activité vie quotidienne (AVQ) – Directive aide-soignant (annexe 6). Un aide-mémoire clinique, en lien avec l’entretien de l’appareil, est disponible sur Intranet au AMC-DSIEU-6128 Surveillance et entretien CPAP ou BIPAP pour les non-professionnels en milieu hors hospitalier.
Inspirométrie par l'A-S
Question : Est-ce qu’un aide-soignant(A-S) peut assister un usager à faire de l'inspirométrie ?
Réponse : L'utilisation de l'inspiromètre est un acte pouvant être délégué à un A-S puisqu’il s’agit d’un soin non invasif. Pour ce faire, le professionnel habilité, soit l'inhalothérapeute, l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire, doit assurer l'enseignement de la technique à l'A-S.
Une fois l'enseignement complété, le professionnel doit inscrire des consignes claires sur l'utilisation de l'appareil comme :
- La fréquence et les moments prévus;
- La durée de l'inspiration et de nombre de répétitions;
- Les signes et symptômes à surveiller;
- Quoi faire en situation d’urgence.
L'inhalothérapeute et/ou l’infirmière doivent aussi rester disponibles et assurer un soutien en cas de questions. Cette dernière responsabilité peut être partagée avec un autre professionnel habilité. Il est important de se rappeler que l'A-S n'est pas et ne doit pas être formé pour évaluer une situation. Il peut observer et exécuter le soin, mais il n'est pas un professionnel habilité.
Glycémie capillaire
Capteur de glycémie capillaire
Question : Est-ce que la prise des glycémies, l'installation et/ou le changement d'un capteur de type Freestyle pour les aides-soignants sont autorisés ?
Réponse : Oui, ces actes peuvent être délégués à un aide-soignant(A-S). Pour ce faire, l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire doit donner une formation à l’aide-soignant, faire la supervision de la technique auprès de l’usager et autoriser l’A-S autorisation à procéder.
Désinfection des mains avant la glycémie
Question : Quel est le produit à utiliser pour la désinfection des mains avant une glycémie capillaire ?
Réponse : La désinfection des mains peut être faite soit avec de l’eau et du savon ou avec un tampon d’alcool. Par contre, comme les tampons d'alcool ne sont pas disponibles dans toutes les ressources, il est préférable d’enseigner la technique de l'eau et du savon.
Pansement
Applic polysporin et pans sec par A-S
Question : Est-ce que les aides-soignants peuvent appliquer de la crème Polysporin accompagnée d'une directive d’un professionnel ?
Réponse : Nous convenons que nous pouvons autoriser le changement de pansement sec protecteur par l'aide-soignant ainsi que l'application d'une crème/onguent.
Cette autorisation doit être faite sous quelques conditions :
- Que ce soit une plaie fermée;
- Qu’elle soit une exempte d’écoulement;
- Qu’elle soit exempte de signes d’infection;
- Qu’elle ne requiert qu’un pansement sec protecteur.
Aussi le professionnel doit :
- Indiquer le site d’application;
- Préciser l’application en mince couche lorsque c’est requis;
- Préciser l’essuyage de l’excédent de crème s’il y a lieu;
- Préciser d’aviser le professionnel de toute détérioration ou réaction cutanée anormale ou de manifestations allergiques, en les détaillant dans la directive.
De plus, l'infirmière doit faire son suivi de la plaie de façon régulière et reprendre en charge le changement de pansement advenant une détérioration de la plaie.
Crème triad et A-S
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) est autorisé à appliquer de la crème Triad (pansement à pâte hydrophile) à un usager ?
Réponse : L’aide-soignant ne peut appliquer qu’un pansement préventif sur une peau saine.
Comme la crème Triad a pour but d’adhérer aux régions humides et aux muqueuses difficiles à panser, à combler l’espace mort, à faire un débridement autolytique et à créer un milieu humide contrôlé, cette crème ne peut pas être appliqué par l’A-S. Ce type de pansement est utilisé sur une plaie superficielle ou profonde, avec exsudat léger à modérer.
Pansement autorisé par A-S
Question : Quelle sorte de pansement l’aide-soignant (A-S) est-il autorisé à appliquer ?
Réponse : L’aide-soignant est autorisé à faire des pansements sous certaines conditions seulement. La peau pourrait présenter une rougeur, une irritation cutanée ou une plaie fermée sans écoulement. Des directives du professionnel habilité doivent accompagner cette activité expliquant le type de pansement, la fréquence des changements, les signes à surveiller, quand aviser le professionnel habilité, etc. Advenant que l’A-S remarque une rougeur, de l’écoulement ou une plaie, il doit immédiatement aviser le professionnel habilité afin qu’une infirmière procède à l’évaluation.
Plusieurs pansements sont utilisés et ont été étudiés pour la prévention des lésions de pression dans différents milieux de soins :
- Mousse hydrocellulaire : Réduit la force de la pression en la redistribuant, la friction (surface à faible coefficient de friction) et l’impact du cisaillement;
- Pellicule transparente : Réduit la friction;
- Hydrocolloïde : Réduit la friction, absorbante.
Ces pansements pourraient donc être appliqués par les A-S.
Pansement interdry et crème proshield
Question : Est-ce que l’Interdry et la crème Proshield peuvent être appliqués et changés par les aides-soignants (A-S) ?
Réponse : L’aide-soignant ne peut appliquer qu’un pansement préventif sur une peau saine, sur une rougeur, une irritation cutanée ou une plaie fermée sans écoulement.
Pour l'Interdry, si le traitement est utilisé dans un but antimicrobien, cet acte ne peut pas être délégué à un A-S. Le changement de pansement doit être fait par une infirmière ou une infirmière auxiliaire. Si le traitement est à titre préventif pour des rougeurs, sans lésion de la peau, principalement dans les plis cutanés, cet acte pourrait être délégué à l’A-S. Le professionnel habilité doit écrire des directives précises comme le moment où changer le pansement, les signes de détérioration et quand contacter l'infirmière. L’infirmière devra conserver une vigie sur ces rougeurs, afin de les évaluer régulièrement.
Pour ce qui est du Proshield, comme il s’agit d’une crème protectrice à appliquer en prévention, les A-S peuvent l’appliquer. Les conditions suivantes doivent être respectées : appliqué sur une peau saine, sur une rougeur, une irritation cutanée ou une plaie fermée sans écoulement le professionnel habilité doit écrire des directives précises comme le moment où appliquer la crème, les signes de détérioration et quand contacter l'infirmière. L’infirmière devra conserver une vigie sur ces rougeurs, afin de les évaluer régulièrement.
Produit naturel et pansement sur une plaie
Question : Est-ce que l’aide-soignant (A-S) peut appliquer des produits naturels sur la plaie d’un usager ?
Réponse : L'A-S est tenu de suivre les directives de l'infirmière en termes de soins de plaies. Le pansement pouvant être appliqué par l’A-S devrait l’être sur une rougeur, une irritation cutanée ou une plaie fermée sans écoulement. Donc l’A-S pourrait appliquer des produits naturels sur une plaie si elle répond aux critères nommés précédemment. Il devra aviser l’infirmière s’il observe un écoulement et le changement de pansement devra être pris en charge par l’équipe des soins infirmiers. L'infirmière devra évaluer la plaie sur place et elle déterminera le plan de traitement qui convient. Seule l’infirmière peut déterminer un plan de traitement pour le traitement des plaies. En aucun temps, l'A-S a l'autorité de déterminer un plan de traitement.
Signes vitaux
Température frontale ou buccale
Question : Est-il préférable d’utiliser un thermomètre frontal ou buccal pour la prise de température chez un usager ?
Réponse : Le thermomètre frontal peut différer de plus ou moins 1 Celsius, donc il peut manquer de précision. Ce type de thermomètre est fait pour détecter et dépisté rapidement en présence d'une masse de personnes (ex.: aéroport, métro, salle d'attente d'urgence, etc.). Il est donc obligatoire de prendre la température d’un usager avec un autre type de thermomètre (buccale, tympanique, rectal) afin d'avoir une mesure fiable. Aucune recommandation ou prise de décision ne peut être faite suite au résultat obtenu à la lecture d'un thermomètre frontal.
Administration des médicaments
En vente libre
Application de chasse-moustique par A-S
Question : Est-il autorisé à l’aide-soignant (A-S) d’appliquer du chasse-moustique en vaporisation ou en crème sur un usager ?
Réponse : Le produit chasse-moustique est un insectifuge donc il n'est pas considéré comme un médicament. Puisqu'il est en vente libre en pharmacie ou ailleurs, l'utilisation de ce produit n'est pas réservée à un professionnel de la santé en particulier.
Par contre, afin d'encadrer l’utilisation du chasse-moustique chez les usagers, il faut :
- Favoriser l’utilisation du chasse-moustique en vaporisateur plutôt qu’en crème; Évaluer si l’usager est en mesure de se l’appliquer de façon autonome;
- L’infirmière doit inscrire les raisons d'utilisation dans sa note d'évolution, rédiger une note au PTI et laisser des directives aux aides-soignants de la ressource, via un logiciel informatisé
d’administration de la médication, si un logiciel de ce type est utilisé dans le milieu, ou le
formulaire Administration des médicaments au besoin (PRN) – Directives aux aides-soignants
(ANNEXE 4), comme elle le ferait pour l'utilisation d'un médicament en vente libre.
Les directives de l'infirmière devraient contenir minimalement les éléments suivants :
- Appliquer, en priorité, le produit sur les vêtements, lorsqu'en vaporisateur/aérosol;
- Endroit où appliquer le produit, sur la peau (ex.: bras, jambes, cheveux, etc.);
- Endroit où ne pas appliquer le produit, sur la peau (mains, visage, plaie, etc.);
- Porter des vêtements longs de couleur claire;
- Nommer les moments et les circonstances où l'application est nécessaire.
Pour la clientèle de moins de 14 ans, il faut obtenir le consentement via la signature de la personne qui a l'autorité parentale avant d'appliquer un insectifuge et ensuite suivre les indications des nommées ci-haut de la personne âgée 14 ans et plus.
Application de crème solaire par A-S
Question : Est-ce que les usagers ont besoin d'une prescription pour l’application de la crème solaire? S'ils n'ont pas besoin de prescription, est-ce que tous les aides-soignants peuvent l’appliquer ou seulement ceux qui ont reçu une formation reconnue ?
Réponse : Puisque la crème solaire n'est pas un médicament, elle ne nécessite pas de prescription pour être appliquée à un usager. De plus, comme ce n’est pas un soin réglementé ou de l’administration d’un médicament, tous les intervenants peuvent appliquer de la crème solaire aux usagers.
Pour les usagers de moins de 14 ans, il est recommandé de faire une vérification auprès du titulaire de l’autorité parentale afin de voir si l’usager a des restrictions de type allergique ou autre. Les aides-soignants devront suivre les consignes du fabricant sur le contenant de la crème solaire et des directives du professionnel seront seulement écrites, au besoin, par les infirmières, en cas de situations particulières.
Epipen au commun
Question : En centre de jour/centre d’activité/répit, si aucun usager n’a d’allergies connues, est-ce une pratique légale d’avoir un EpipenMD au commun prescrit au nom du centre ?
Réponse : La recommandation en lien avec l'administration d'un médicament par un aide-soignant est que celui-ci soit prescrit au nom de l'usager afin qu'il soit administré à l’usager. Dans le cas d'un médicament en vente libre, il est tout de même recommandé d'avoir l'avis d'un professionnel de la santé avant son administration.
Le centre pourrait conserver son EpipenMD et l'administrer en suivant les conditions suivantes :
- Une personne est connue avec une allergie, qu’il y a présence d'une réaction allergique, qu'une dose d'Epipen est nécessaire et que des consignes en ce sens ont été émises par un
professionnel de la santé. - Une personne non connue pour des allergies qui présente une réaction allergique et pour lequel l'A-S reçoit la consigne de l'administrer par un professionnel de la santé tel que le 9-1-1 dans une situation d'urgence.
En aucun cas, l'A-S ne peut prendre l'initiative d'administrer ce médicament sans recevoir de consigne à cet effet.
Médicaments en vente libre
Question : Quelles sont les critères obligatoires à respecter pour les médicaments en vente libre ?
Réponse : L’administration de médicaments en vente libres et non prescrits n’est réservée à aucun professionnel de la santé. Ils ne requièrent donc pas d’ordonnance médicale.
Par contre, selon la RSN, les médicaments disponibles en vente libre sont administrés conformément aux recommandations du fabricant, et ce, à la demande d’une personne apte âgée de 14 ans ou plus, à la demande d’un parent pour un enfant âgé de moins de 14 ans ou selon une directive d’un professionnel habilité.
Il est à noter que lorsqu’une personne n’est pas apte à juger pour elle-même, l’aide-soignant ne peut pas prendre l’initiative de donner un médicament en vente libre. Il doit alors consulter un professionnel habilité à évaluer la condition de santé de la personne.
Un professionnel habilité qui recommande d’utiliser un médicament en vente libre doit :
- Inscrire la recommandation dans le FADM, le logiciel informatisé d’administration des médicaments, le dossier de la personne ou le plan thérapeutique infirmier (PTI), le cas échéan;
- Inscrire les directives à suivre par l’aide-soignant dont le motif d’administration dans le FADM, le logiciel informatisé d’administration des médicaments ou le formulaire : « Administration des médicaments au besoin (PRN) – Directives aux aides-soignants » (annexe 4) ;
- S’assurer que l’aide-soignant possède l’autorisation pour administrer le médicament par la voie d’administration.
En raison de la complexité de la condition de santé de certaines clientèles et de la présence de polymédication, il est recommandé de solliciter l’avis d’un professionnel habilité tel qu’un
pharmacien, un médecin ou une infirmière avant d’administrer des médicaments en vente libre pour les clientèles qui requièrent des soins d’administration des médicaments.
Substances homéopathiques
Question : Est-ce que les substances homéopathiques sont considérées comme des produits en vente libre ?
Exemple : la Zéolithe
Réponse : Un médicament en vente libre est un médicament qu’une personne se procure par elle-même et qui n’est pas prescrit. L’administration de médicaments en vente libre ne constitue pas une activité réservée au sens de la loi.
En raison de la complexité de la condition de santé de certaines clientèles et de la présence de polymédication, il est recommandé de solliciter l’avis d’un professionnel habilité tel qu’un pharmacien, un médecin ou une infirmière avant d’administrer des médicaments en vente libre pour les clientèles qui requièrent des soins d’administration des médicaments.
Les médicaments disponibles en vente libre sont administrés conformément aux recommandations du fabricant, et ce, à la demande d’une personne apte âgée de 14 ans ou plus, à la demande d’un parent pour un enfant âgé de moins de 14 ans ou selon une directive d’un professionnel habilité. Il est à noter que lorsqu’une personne n’est pas apte à juger pour elle-même, l’aide-soignant ne peut pas prendre l’initiative de donner un médicament en vente libre. Il doit alors consulter un professionnel habilité à évaluer la condition de santé de la personne.
Un professionnel habilité qui recommande d’utiliser un médicament en vente libre doit :
- Inscrire la recommandation dans le FADM, le logiciel informatisé d’administration des médicaments, le dossier de la personne ou le plan thérapeutique infirmier (PTI), le cas échéant;
- Inscrire les directives à suivre par l’aide-soignant, dont le motif d’administration dans le FADM, le logiciel informatisé d’administration des médicaments ou le formulaire Administration des médicaments au besoin (PRN) – Directives aux aides-soignants (annexe 4);
- S’assurer que l’aide-soignant possède l’autorisation pour administrer le médicament par la voie d’administration.
Tx homéopathique enfant moins de 14 ans
Question : Est-ce que les aides-soignants peuvent administrer des traitements homéopathiques (des gouttes administrées par voie orale) à un usager de moins de 14 ans ?
Réponse : Oui, les usagers de moins de 14 ont la particularité d’être sous l’autorité parentale et c’est le titulaire de l’autorité parentale qui a la responsabilité de déterminer le degré d’autonomie de son enfant et de confier l’administration des médicaments aux intervenants. L’infirmière devra être avisée de l’administration de cette médication afin d’émettre des consignes claires et de l’inscrire dans le FADM avec les indications requises.
Voici un extrait de la RSN qui résume bien :
En vertu de l’article 39.6 de la Loi, le titulaire de l’autorité parentale peut remettre un médicament prescrit ou en vente libre, préparé et prêt à être administré, à la personne désignée de l’école ou du milieu de vie substitut temporaire, accompagné de l’étiquette préparée par le pharmacien ou d’un document autre indiquant clairement l’heure et les conditions d’administration. Le titulaire de l’autorité parentale en assume alors l’entière responsabilité pour les enfants âgés de moins de 14 ans.
FADM
Changement dans le FADM
Question : Est-ce que les aides-soignants (A-S) peuvent modifier le formulaire d’administration des médicaments (FADM) s'ils en reçoivent la consigne par le pharmacien ?
Exemple : l'A-S appelle la pharmacie, discute avec le pharmacien et celui-ci avise l'A-S que le médicament est cessé.
Réponse : Non, seules l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire ont le droit de recevoir une ordonnance verbale de la part du pharmacien ou du médecin donc l’A-S ne peut, en aucun cas, modifier le FADM.
Enregistrement Rx PRN au FADM
Question : Lors de l'administration de la médication au besoin (PRN), quelles sont les informations à inscrire sur le formulaire d’administration des médicaments (FADM) et à quel moment est-il recommandé d’inscrire les informations ?
Réponse : Les informations à inscrire sur le FADM sont :
- L’heure d’administration dans la colonne correspondant au jour où la médication est donnée;
- Ses initiales sous l’heure d’administration;
- Ses initiales et son nom complet dans le bloc de signature au bas de la page.
Il faut inscrire ces informations directement après avoir administré la médication.
Dans le cas où une situation empêche l’administration de la médication, il faut utiliser la légende présente sur le FADM et inscrire la raison (R = Refus, H = Hospitalisé, etc.) dans la case correspondante. Une courte note descriptive doit être écrite dans la note au dossier de l’usager.
Enregistrement Rx régulier au FADM
Question : Lors de l'administration de la médication régulière, quelles sont les informations qui sont à inscrire sur le formulaire d’administration des médicaments (FADM) et à quel moment est-il recommandé d’inscrire les informations ?
Réponse : Les informations à inscrire sur le FADM sont :
- Ses initiales sur la ligne correspondante au médicament et à l’heure d’administration ainsi que dans la colonne correspondant au jour où la médication est donnée;
- Ses initiales et son nom complet dans le bloc de signature au bas de la page.
Il faut inscrire ces informations immédiatement après avoir administré la médication.
Dans le cas où une situation empêche l’administration de la médication, il faut utiliser la légende présente sur le FADM et inscrire la raison (R = Refus, H = Hospitalisé, etc.) dans la case correspondante. Une courte note descriptive doit être écrite dans la note au dossier de l’usager.
FADM en milieu scolaire
Question : Les démarches concernant l’administration de la médication en milieu scolaire ainsi que la documentation qui s’y rattache doivent être faites par qui ?
Réponse : Il est de la responsabilité de l'infirmière du milieu scolaire de contacter la pharmacie communautaire ou de produire des FADM pour chaque élève recevant des médicaments via les annexes correspondantes de la RSN.
Elle doit faire les démarches auprès de la pharmacie ou refaire les FADM tous les mois si les annexes de la RSN sont utilisées.
Médicaments injectables
Administration de Rx en injection
Question : Quelle est la médication, par voie sous-cutanée, qui peut être administrée par l’aide-soignant ?
Réponse : L’aide-soignant peut seulement administrer de l’insuline, par voie sous-cutanée, à un usager. Il s’agit du seul et unique médicament pouvant être administré par cette voie par l’aide-soignant.
Les autres types de produits administrés par voie sous-cutanée ne peuvent être pas délégués aux aides-soignants.
Administration morphine ou hérapine sc
Question : Est-ce qu'un employé engagé par un usager (travailleur engagé de gré à gré - modalité de l’allocation directe/chèque emploi-service) a le droit d'administrer de la morphine ou héparine par voie sous-cutanée à la demande de la famille (en absence ou en présence de la famille) ?
Réponse : Non, la seule injection que l'aide-soignant peut administrer, qu’il soit travailleur engagé de gré à gré ou tout autre type d’aide-soignant, est l'insuline par voie sous-cutanée.
Aucune autre médication en injection n’est autorisée, même avec l'accord de la famille. Les membres de la famille/proche aidant peuvent, quant à eux, administrer l'injection de morphine ou d’héparine à l’usager puisqu'ils ne sont pas régis par les mêmes règles.
Auto-administration injection hormone
Question : Une usagère en ressource intermédiaire (RI) a des injections d'hormones à recevoir, à tous les soirs via un stylo-injecteur. L’aide-soignant a-t-il le droit de préparer le stylo pour que la jeune fille puisse ensuite s’auto administrer son injection ?
Réponse : Selon la RSN, la seule injection que les aides-soignants peuvent préparer et administrer est l'insuline via stylo-injecteur.
Donc, l’aide-soignant ne pourrait pas préparer et/ou administrer le stylo-injecteur.
Les conditions à suivre concernant l’insuline sont :
- D’avoir une seringue préparée, stylo injecteur ou pompe d’insuline extracorporelle bien identifiés;
- Nom de l’usager;
- Le dosage;
- La voie d'administration;
- La fréquence;
- La date de péremption.
Par contre, si la jeune fille est autonome avec la prise de sa médication, elle aurait la possibilité que la pharmacie prépare les injections et qu’elle se les administre elle-même suite à un enseignement de l’infirmière.
Auto-administration d'héparine
Question : Est-ce qu’un usager qui est en mesure de s’auto administrer une injection peut s’administrer de l’héparine ?
Réponse : Oui, la pharmacie devrait envoyer une seringue prédosée à l’usager afin que l’usager n’ait pas à faire de manipulation et risquer de compromettre le traitement.
Voici la définition claire de cette activité citée de la RSN :
Activité qui implique la remise matérielle d’un médicament à une personne ayant la capacité de se l’administrer elle-même. La personne possède la capacité physique et mentale lui permettant de comprendre et de s’administrer sa médication.
Un enseignement préalable, par un professionnel habilité ainsi qu’une supervision de la technique, sont nécessaire afin d’encadrer la pratique de l’usager.
L’aide-soignant ne pourra pas enseigner la technique à l’usager ou à sa famille.
Médicament d'urgence
Médication d'urgence - Epipen
Question : Est-ce que l’ EpiPenMD sous forme d’un stylo-injecteur peut être administré par un aide-soignant, en situation d’urgence ?
Réponse : L’ EpiPenMD est considéré comme un médicament d'urgence, l’administration de ce médicament ne relève pas de l’article 39.8 du Code des professions et qu’il n’est pas en lien avec le Règlement sur l’exercice des activités décrites aux articles 39.7 et 39.8 du Code des professions.
Dans le Règlement sur les activités professionnelles pouvant être exercées dans le cadre des services et soins préhospitaliers d’urgence (RLRQ, chapitreM-9, r. 2.1), l’un des articles concerne l’administration de l’EpiPenMD et se lit comme suit :
En l’absence d’un premier répondant ou d’un technicien ambulancier, toute personne peut administrer :
1. de l’adrénaline lors d’une réaction allergique sévère de type anaphylactique à l’aide d’un dispositif auto-injecteur.
Dans cette situation, l’A-S doit rapidement demander de l’assistance médicale d’urgence (9-1-1) dès qu’une réaction allergique est soupçonnée, avant l’administration du EpiPenMD.
Le professionnel habilité qui est au fait de cette médication au dossier de l’usager doit écrire des directives claires encadrant l’utilisation de ce médicament.
Médication d'urgence - Glucagon
Question : Est-ce possible d’administrer du glucagon à une personne diabétique si l’aide-soignant n’a pas de formation reconnue (de 14 heures) ?
Réponse : Le Glucagon est considéré comme un médicament d'urgence, l’administration de ce médicament ne relève pas de l’article 39.8 du Code des professions et qu’il n’est pas en lien avec le Règlement sur l’exercice des activités décrites aux articles 39.7 et 39.8 du Code des professions.
Dans le Règlement sur les activités professionnelles pouvant être exercées dans le cadre des services et soins préhospitaliers d’urgence (RLRQ, chapitreM-9, r. 2.1), l’un des articles concerne l’administration du Glucagon et se lit comme suit :
En l’absence d’un premier répondant ou d’un technicien ambulancier, toute personne ayant suivi une formation sur l’administration de glucagon, donnée par un médecin ou une infirmière, peut administrer du glucagon à une personne en état d’hypoglycémie qui est inconsciente, en convulsion, incapable d’avaler ou confuse.
Médicaion d'urgence - Narcan
Question : Est-ce que la naloxone (Narcan®) sous forme de vaporisateur nasal peut être administrée par un aide-soignant, en situation d’urgence ?
Réponse : Le Narcan® est considéré comme un médicament d'urgence, l’administration de ce médicament ne relève pas de l’article 39.8 du Code des professions et qu’il n’est pas en lien avec le Règlement sur l’exercice des activités décrites aux articles 39.7 et 39.8 du Code des professions.
Dans le Règlement sur les activités professionnelles pouvant être exercées dans le cadre des services et soins préhospitaliers d’urgence (RLRQ, chapitreM-9, r. 2.1), l’un des articles concerne l’administration du Narcan® et se lit comme suit :
En l’absence d’un premier répondant ou d’un technicien ambulancier, toute personne peut administrer :
2. de la naloxone, par voie intranasale ou intramusculaire, à une personne présentant une dépression respiratoire et une altération importante du niveau de conscience secondaire à l’administration d’opioïdes.
Dans cette situation, l’A-S doit rapidement demander de l’assistance médicale d’urgence (9-1-1) dès qu’une surdose d’opioïdes est soupçonnée, avant l’administration du Narcan®.
Le professionnel habilité qui est au fait de cette médication au dossier de l’usager doit écrire des directives claires encadrant l’utilisation de ce médicament.
Rx prescrits prêts à administrer
Admin de Rx par gastostomie pas A-S
Question : Est-ce que l’administration de médicament prescrit et prêt à être administrés par gastrostomie est autorisée pour les aides-soignants qui ont reçu une formation reconnue ?
Réponse : Oui, l’aide-soignant peut écraser la médication, la diluer et l'administrer via gastrostomie en suivant les directives du professionnel habilité.
Pour se faire, il est recommandé de préparer et administrer un médicament à la fois et ne pas tous les écraser ensemble pour les administrer.
Si cette consigne n’est pas respectée, advenant un bris/blocage du tube, l’aide-soignant ne pourra pas dire quel médicament a été administré et quelle est la quantité absorbée.
Admin goutte dans oreille par A-S
Question : Est-ce que l’aide-soignant peut mettre des gouttes d'huile, qui ont été prescrites, en prévision d’un lavage de l'oreille externe qui sera effectué par une infirmière du CLSC ?
Réponse : Les gouttes d’huile minérale au niveau de l’oreille, gouttes prescrites à l’usager, peuvent être administrées par l’aide-soignant puisqu’il fait partie de la famille de la médication otique.
Pour pouvoir déléguer le soin, l’aide-soignant doit avoir reçu la une formation reconnue, avoir réussi sa supervision et avoir obtenu l'autorisation du professionnel habilité avant d’exécuter l’activité confiée
Lorsque le lieu visé a accès à des formulaires d’administration de la médication (FADM) ou à un logiciel pour l’administration des médicaments et que les directives indiquées pour l’administration des gouttes otiques sont complètes, celles-ci n’ont pas à être réécrites sur le formulaire de directives.Toutefois, si des directives complémentaires doivent être précisées, alors le professionnel habilité demande à ce qu’elles soient ajoutées au FADM ou au logiciel informatisé d’administration des médicaments ou, à défaut, il utilise le formulaire Administration des médicaments prescrits réguliers – Directives aux aides-soignants (ANNEXE 2) pour compléter l’information.
Admin Rx sublinguale par A-S
Questions : Est-ce que la nitroglycérine administrée par la voie sublinguale est considérée comme la voie orale au sens de la Loi ? L’article 39.8 ne précise pas la voie d’administration sublinguale.
Est-ce que l’on peut l’aborder sous forme de médicament en situation d’urgence ?
Réponse : La voie sublinguale est une sous-catégorie de la voie orale. La voie orale inclut donc la voie sublinguale.
Il n’est pas considéré comme un médicament en situation d’urgence, mais bien une voie d’administration que l’aide-soignant (A-S) peut se voir confier.
Cependant, il est important que l’A-S suive les directives du professionnel lors de l’administration de ce médicament et avise le professionnel habilité qu’il a été administré, et ce, dès que possible.
Application de demi timbre par A-S
Question : Est-ce possible qu’un aide-soignant (A-S) applique un demi-timbre sur un usager ?
Réponse : Oui, l’A-S pourrait, après la lecture d’une directive du professionnel, appliquer un demi-timbre sur la peau de l’usager, en utilisant un Tegaderm. L’A-S doit remplir les conditions de formation (formation reconnue), avoir été supervisé pour cette voie d’administration et avoir été autorisé par le professionnel habilité.
Un enseignement plus spécifique sur la technique est recommandé afin d’assurer une application optimale.
Application de xylo
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) ayant reçu une formation reconnue peut appliquer de la Xylocaïne en gel ou en crème ?
Réponse : Prenons l’exemple de l'application de Xylocaïne au pourtour de l'anus avant le curage rectal.
Il n'y a aucun enjeu si tout est balisé. Nous considérons la Xylocaïne comme une médication par voie topique et il s’agit d’une voie d’administration permise aux aides-soignants (A-S). L’A-S doit avoir reçu une formation reconnue, avoir été supervisé pour la voie topique et autorisée à faire le soin.
Pour ce faire, la peau doit être exempte de plaies avec de l’écoulement. Si cela survient, il faut qu’une directive du professionnel soit émise de cesser l'application du produit et d’aviser le professionnel habilité.
Auto-admin de Rx en RI
Question : Est-ce qu’un usager en ressource intermédiaire (RI), qui est en démarche d’obtenir une place dans un futur projet d’appartement, pourrait s’auto administrer sa médication afin de travailler cet objectif ?
Réponse : Oui, il pourrait s’auto administrer sa médication dans la ressource.
Pour permettre cela, il sera obligatoire que la médication soit barrée dans sa chambre, que ce soit dans un coffre, un tiroir, une armoire, etc.
Il faut que l’évaluation de l’usager, l’enseignement de la gestion de la médication, un suivi infirmier, etc. soient implantés afin de permettre l’auto-administration de la médication dans la ressource.
Compter comprimé avant admin
Question : Est-ce que les aides-soignants qui font l'administration de médicament doivent compter les comprimés présents dans le dispill avant de les donner ?
Réponse : Il s’agit d’une excellente pratique que celle de compter le nombre de comprimés qu'il y a dans l'alvéole. Cela correspond à l’un des « 7 Bons » à exécuter lors de l’administration de la médication, soit « la bonne dose ».
Les aides-soignants n’ont pas à connaître l’aspect des comprimés et lequel correspond au médicament, mais ils doivent être en mesure de dire si le nombre de comprimés correspond à celui qu'ils doivent donner, en se fiant à l’entête du dispill, où il est inscrit les noms des médicaments et le nombre de comprimés à administrer, selon le moment de la journée.
Une autre bonne pratique demandée est de contacter le pharmacien lorsque le nombre de comprimés ne correspond pas entre l'alvéole et l’entête du dispill.
Couper et écraser Rx par A-S
Question : Est-ce que les aides-soignants peuvent couper et écraser des comprimés ?
Réponse : Selon la RSN, la directive d’écraser un médicament est sous la responsabilité du professionnel habilité, ce qui veut dire que cette dernière doit au préalable faire la vérification auprès d’un professionnel habilité pour ensuite l’autoriser ou non à l’aide-soignant (A-S).
Suite à la lecture de la directive écrite par le professionnel habilité d’écraser le médicament pour usager, l’A-S pourra écraser le médicament avec le matériel approprié. Le comprimé écrasé sera ajouté à une purée ou autres aliments précisé par le professionnel habilité.
Par contre, l’aide-soignant ne peut pas couper un comprimé. Si un médicament doit être coupé, la pharmacie doit absolument fournir le médicament déjà coupé dans le dispill.
Drogues contrôlées et benzo en liquide
Question : Est-ce que les stupéfiants ou drogues contrôlées et les benzodiazépines sous forme liquide doivent obligatoirement être servis en seringue, selon un règlement fédéral de la
pharmacie ?
Réponse : Non, ce n’est pas obligatoire. Si le médicament est prescrit en liquide, la quantité maximale servie par service doit être inscrite sur l'ordonnance par le prescripteur.
Exemple : Morphine 1 mg/ml 2,5 ml q4h PRN si douleur, par 100 ml servir 25 ml à la fois.
Le pharmacien peut en toute légalité servir une bouteille de 25 ml, et non pas 10 seringues x 2,5 ml.
DVI
Question : Est-ce que la DVI est nécessaire lors de l’administration de l’insuline ?
Réponse : Oui, il s’agit d’une obligation.
La DVI est une mesure particulièrement efficace pour détecter des erreurs lors de la préparation des médicaments.
La double vérification indépendante (DVI) vise à offrir plus de sécurité aux usagers au chapitre de la préparation et de l’administration de médicament.
Cette procédure de double vérification indépendante (DVI) s’applique à tous les intervenants ayant reçu une formation sur le sujet.
Voici la procédure :
Le préparateur doit :
- Procéder à la préparation de la dose du médicament comme prescrit (5 BONS);
- Mettre à la disposition du vérificateur tous les éléments nécessaires à la vérification de la dose préparée.
Le vérificateur doit :
- Consulter la feuille d’administration;
- Vérifié si la médication préparée concorde avec les renseignements indiqués sur la feuille d’administration, il lit à haute voix afin de mieux se concentrer et ainsi lire toutes les données nécessaires à la préparation;
- Le vérificateur appose ses initiales à la suite ou sur la ligne identifiée par l’inscription « DVI ».
S’il est impossible de trouver un deuxième intervenant autorisé à effectuer la DVI (en respect avec le champ professionnel), le préparateur peut effectuer lui-même la vérification à deux reprises en gardant à l’esprit qu’il est plus difficile de vérifier son propre travail et doit être doublement vigilant et en s’accordant un moment de pause entre les deux vérifications, si possible.
ATTENTION : cette disposition s’applique seulement s’il est impossible de trouver un deuxième intervenant autorisé à effectuer la DVI, sans quoi cela représente un non-respect de la présente procédure.
Huile de cannabis par A-S
Question : Est-ce que l’aide-soignant habilité à administrer la médication par voie orale a le droit d’administrer de l'huile de cannabis prescrite au besoin, pour la douleur ?
Réponse : Oui, il pourrait administrer ce médicament.
Pour ce faire, le médicament doit être identifié selon les normes reconnues (l’information écrite par le pharmacien ou le prescripteur est complète) :
- Nom de la personne;
- Numéro de chambre, d’appartement, adresse du domicile;
- Nom du médicament, dose, voie et heure d’administration;
- Nom du prescripteur;
- Date d’expiration.
Les indications du prescripteur pour l’administration du médicament prescrit PRN sont précisées dans le FADM, le logiciel d’administration des médicaments ou le formulaire Administration des médicaments au besoin (PRN) – Directives aux aides-soignants (annexe 4).
Au besoin, des directives complémentaires à celles du prescripteur ou du pharmacien sont inscrites par un professionnel habilité afin de préciser les modalités d’administration du médicament prescrit PRN puisque l’aide-soignant ne peut pas procéder à une évaluation avant son administration. Pour ce faire, le professionnel habilité utilisera le formulaire Administration des médicaments au besoin (PRN) – Directives aux aides-soignants (annexe 4) ou encore il demandera au pharmacien de les préciser directement dans le FADM ou dans le logiciel informatisé d’administration des médicaments.
L’aide-soignant enregistre les médicaments prescrits PRN administrés en y précisant le motif d’administration. Pour cela, il utilise le FADM, le logiciel d’administration des médicaments ou le formulaire Administration des médicaments prescrits au besoin (PRN) – Enregistrement par les aides-soignants (annexe 5).
Sous forme liquide : Si possible, ils sont préparés dans des seringues unidoses par le pharmacien. Sinon, ils sont prélevés du contenant original par l’aide-soignant au moyen d’une seringue ou d’un contenant gradué selon les directives indiquées par un professionnel habilité.
Selon les différentes lois, règlements et standards de l’Ordre des pharmaciens du Québec, ces médicaments devraient être entreposés dans une armoire sécurisée à accessibilité restreinte.
Insuline avec échelle
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S), qui a reçu une formation reconnue, peut administrer de l’insuline a échelle ?
Réponse : L'administration d'insuline via échelle est possible par l'A-S si l'on se fie aux principes suivants :
- L'usager n'est pas en mesure de se l'administrer lui-même;
- L'insuline est administrée via stylo-injecteur;
- Le médicament est administré par les voies autorisées, ici, sous-cutanée, pour l'insuline;
- La prescription médicale est complète;
- Les consignes du professionnel habilité, en lien avec l'administration de l'insuline, incluant les explications sur l'échelle d'insuline, sont complètes pour une bonne compréhension/application du soin par l'aide-soignant;
- La stabilité de la condition de santé de l’usager n’est pas requise pour l’administration des médicaments. Par exemple, après une chirurgie ou une hospitalisation et après l’évaluation de l’infirmière, cette activité peut être confiée à un aide-soignant.
Il ne faut pas oublier que pour toutes voies d'administration de la médication, l'A- S doit avoir reçu la formation, avoir été supervisé par l'infirmière et avoir eu l'autorisation de l'infirmière lui permettant de donner le soin/administrer le médicament.
Plus particulièrement pour l'insuline, la supervision de l’A-S par l’infirmière doit se faire au chevet de l’usager et que l’autorisation soit donnée pour un usager en particulier et non à l'ensemble des usagers, contrairement aux autres voies d'administration de la médication.
Donc, si l'infirmière juge après la formation/supervision que l'A-S a les capacités de bien comprendre et d'appliquer l'échelle d'insuline, elle pourrait lui déléguer l'acte.
Insuline via stylo-injecteur
Question : Quel médicament peut être administré par voie sous-cutanée par un aide-soignant ?
Réponse : Selon la RSN et le Règlement, la seule injection que l’aide-soignant peut préparer et administrer est l'insuline. Pour ce faire, l’insuline doit être administrée via stylo-injecteur.
ATTENTION : un aide-soignant ne peut pas préparer lui-même une seringue d’insuline à partir d’une fiole multidose. L’insuline qui devra être administrée par voie sous-cutanée via seringue devra être préparée par un professionnel habilité.
Lavement Fleet par A-S
Question : Est-ce qu’un lavement Fleet est considéré comme un médicament par voie rectale ou comme un soin invasif ?
Réponse : Un lavement Fleet est considéré comme un médicament par voie rectale. L’aide-soignant ayant sa formation de 14h avec supervision, a obtenu l’autorisation de l’infirmière d’administrer la médication par cette voie. Il peut donc administrer un lavement Fleet.
Par contre, des directives de l’infirmière sont nécessaires comme :
- Spécifier le positionnement à maintenir après l’administration d’un laxatif;
- La durée de rétention du médicament demandée à l’usager;
- Indiquer la conduite à suivre en cas d’obstacle, de douleur, de difficultés respiratoires ou autres symptômes pendant la procédure.
Modification d'un Rx en poudre
Questions : Est-ce que le titulaire de l’autorité parentale d’un usager, de 14 ans et plus, peut modifier le dosage d’un médicament en poudre (ex. : Lax-a-day) quand l’usager fait des diarrhées, qu’il soit en ressource intermédiaire (RI) ou à domicile ?
Si oui, qui est responsable de faire le suivi des modifications et des selles par la suite ?
Réponse : Oui, le titulaire de l’autorité parentale peut modifier le dosage d’un médicament en poudre (ex. : Lax-a-day) lorsque l’usager est à domicile. Pour ce faire, il doit avoir une procuration mise au dossier de l’usager et contacter le pharmacien chaque fois qu’il veut changer le dosage du médicament.
Selon l’OPQ, si une personne (un parent, un proche aidant) s'occupe d'une personne qui n'est pas apte à prendre des décisions par elle-même, elle doit, tout d’abord, avoir une procuration ou un mandat la désignant comme personne attitrée. Cette procuration ou mandat devra être mis au dossier pharmacologique de ce parent. Cette procuration ou mandat lui donnera, par exemple, le droit de consentir au transfert du dossier d’une pharmacie à une autre, d’obtenir une copie des reçus pour fins d’impôt, d’aller chercher les médicaments à la pharmacie.
* Cette procuration ne peut pas concerner un aide-soignant.
Lorsque l’usager est à la RI, l’aide-soignant (A-S) peut contacter l’infirmière et/ou le pharmacien pour l’aviser de la situation. Si l’infirmière et/ou le pharmacien jugent que la raison amenant une modification du dosage est justifiée, il doit faire les démarches auprès du médecin traitant pour l’aviser de la situation. S’il y a modification de la prescription, il l'inscrit au formulaire d’administration des médicaments (FADM) et transmet le FADM à la ressource afin que l’A-S suivent les consignes.
Lorsque l’usager est avec le titulaire de l’autorité parentale, c’est au titulaire de l’autorité parentale d’en faire le suivi. À son retour à la ressource, la responsabilité revient à l’A-S d’assurer un suivi des selles.
De l’enseignement au titulaire de l’autorité parentale sur l’échelle de Bristol peut être bénéfique, car il n’a pas nécessairement la même vision que le professionnel de la santé pour ce qui est de la consistance des selles.
Opiacés en PRN de nuit en RTF
Question : En ressource de type familiale (RTF), où il n’y a pas de service de nuit, est-ce possible pour un usager de prendre par lui-même un médicament au besoin (PRN) étant donné qu’il est en droit de le prendre la nuit ?
Réponse : L’auto-administration des médicaments à usage contrôlé à prendre PRN n’est pas permise en ressource intermédiaire (RI) ou en RTF, car les médicaments à usage contrôlé à prendre PRN doivent être documentés par un système de contrôle afin d’assurer la traçabilité entre la livraison des médicaments à la ressource et la distribution à l’usager et l’inverse également le cas échéant.
Ce n’est donc pas possible de laisser un comprimé à l'usager pour qu'il le prenne durant la nuit.
Le responsable de la RTF doit le lui administrer directement et l'inscrire dans le registre.
Ouvrir capsule de Rx
Question : Est-ce que l’aide-soignant (A-S) peut ouvrir une capsule pour la mélanger dans de la compote/yogourt avant l’administration ?
Réponse : Oui, l’A-S peut ouvrir une capsule de médicament, mais n’est pas autorisé à prendre cette décision seule.
Pour ce faire, il doit remplir les conditions suivantes :
- Avoir des directives d’un professionnel habilité confirmant l’ouverture de la capsule en spécifiant clairement de quel médicament il s’agit (forme, couleur, grosseur, etc.);
- Procéder à l'hygiène des mains et porter des gants;
- Que la capsule en question soit servie à part des autres médicaments afin qu'elle puisse être bien identifiée par l'A-S. Alors, dans un dispill/sachet ou contenant original séparé.
Préparer dispill pour un autre quart de travail
Question : Est-ce possible pour l’aide-soignant (A-S) qui travaille sur un quart de travail de préparer la médication pour le quart suivant, afin de les aider ?
Réponse : Non, cette façon de faire, de préparer les médicaments d'avance pour une autre personne, est à proscrire.
La raison qu’il est impossible de faire la validation des « 7 bons » et de vérifier la date d'expiration du médicament au moment de l'administration.
Il existe aussi une recommandation d'administrer seulement ce qui a été préparé par la personne qui administre la médication.
Donc, avant l’administration de la médication, les étapes préalables sont :
- Faire l'hygiène des mains;
- Rassembler le matériel nécessaire;
- Faire les « 7 bons »;
- Vérifier la date d'expiration.
Ainsi, le fait de préparer la médication d'avance enlève la sécurité afin de vérifier les « 7 bons » par la personne qui l'administre.
De plus, s'il y a eu erreur, c'est la personne qui administre la médication qui est responsable.
Prise de SV vs admin Rx
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) peut suivre les indications d’administrer un médicament selon le résultat des signes vitaux ?
Exemple : « ne pas donner si TAS >110 ».
Réponse : Oui, l’A-S pourrait prendre les signes vitaux et suivre les indications du professionnel habilité pour administrer la médication.
L’A-S doit vérifier les directives du professionnel habilité sur le FADM ou sur le formulaire Soins invasifs et non invasifs d’assistance aux AVQ – Directives aux aides-soignants (annexe 6) pour connaître les moments quand prendre la pression artérielle à l’aide d’un appareil électronique. Suite à la prise de la pression artérielle, l’A-S devra inscrire le résultat sur le formulaire prévu à cet effet et vérifier les directives du professionnel habilité pour savoir s’il peut administrer la médication.
La prescription doit être clairement écrite par le pharmacien sur le formulaire d’administration des médicaments (FADM), avec les valeurs permettant d’administrer la médication.
Pour une réussite de suivi, il faut :
- Un enseignement de prise de pression artérielle à l’A-S;
- Une prescription claire et précise;
- Un FADM ou un formulaire de directives claires fait par l'infirmière à l’intention des A-S. ex. : Soins invasifs et non invasifs d’assistance aux AVQ – Directives aux aides-soignants
(annexe 6); - Un suivi régulier de l'infirmière pour s'assurer de l'état de l’usager;
- Une consigne d’appeler le professionnel en référence s’il y a un problème lors de la prestation des activités confiées ou en cas de refus de la personne de recevoir son soin, en cas d’absence de l’infirmière.
Rx en liquide
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) peut administrer de la médication sous forme
liquide ?
Réponse : La médication sous forme liquide peut être administrée à un usager par un A- S.
La médication peut être prélevée à même le contenant original par l'A-S, au moyen d'une seringue graduée ou d'un contenant gradué. Une autre alternative est que le pharmacien prépare préalablement les doses dans les seringues et ceci est obligatoire pour les opiacés, anticonvulsivants et immunosuppresseurs.
Une démarche pourrait être faite auprès de la pharmacie communautaire, pour le cas d’un usager en milieu scolaire.
Pour ce qui est de la préparation et de l'administration de la médication, des directives de l'infirmière doivent être claires et l'A-S doit avoir rempli les 3 conditions suivantes :
- Il doit avoir reçu la formation sur la préparation et l'administration de la médication;
- Il doit avoir été supervisé par l'infirmière lors de la manipulation du matériel;
- Il doit avoir été autorisé pour la préparation et l'administration de la médication liquide, par l'infirmière.
Rx IV par A-S
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) peut administrer de la médication par voie intraveineuse ?
Réponse : Non, ce n’est pas une voie autorisée pour l’A-S.
Un aide-soignant peut administrer des médicaments prescrits et prêts à être administrés, par voie orale, topique, transdermique, ophtalmique, otique, rectale ou par inhalation ainsi que de l’insuline par voie sous-cutanée.
Aspects légaux
Formation
Reconnaissance de formation reconnue
Question : Est-ce que la personne qui a débuté son DEP Assistance à la personne en établissement et a domicile, après 2017, qui a complété sa compétence 6, mais n’a pas terminé complètement son DEP peut directement se faire superviser ou elle doit aller faire une reconnaissance des acquis (RAC) ?
Réponse : La personne qui a réussi sa compétence 6 peut se faire superviser et autoriser par un professionnel habilité, s’il travaille ailleurs qu’en RPA ou RI mixte.
Advenant des enjeux de sécurité notés par le professionnel habilité, l’aide-soignant pourrait devoir refaire la formation de 14h du MSSS (Loi 90) ou la compétence 6 (MÉQ).
Général
Âge minimal pour A-S
Question : Est-ce qu’il a un âge minimal requis pour être un aide-soignant qui administre de la médication a un usager dans une résidence ?
Réponse : Il n’y a aucune précision quant à l’âge minimal des aides-soignants dans le cadre légal et règlementaire relatif aux activités de soins confiées. Ainsi, la RSN qui est en cohérence avec ce cadre ne définit pas non plus d’âge minimum.
Toutefois, si cela peut vous être utile, les conditions d’admission et préalables au programme d’études professionnelles « Assistance à la personne en établissement et à domicile » exigent un âge minimal de 16 ans.
Il en revient aux établissements d’établir si besoin l’âge minimal pour assurer la qualité et la sécurité des activités de soins confiées. Il a été amené à l’attention que certains établissements qui ont dû se positionner à cet effet et qu’ils ont considérés la norme du Ministère de l’Éducation du Québec.
Aide soignant vs aide de service
Question : Est-ce qu’un aide de service (ADS) pourrait être considéré comme aide-soignant? Aurait-il le droit d’être formé à la Loi 90 ?
Réponse : Même si l’ADS pourrait faire partie de la liste des aides-soignants, le répertoire des activités permises du CISSSMO les concernant a convenu que les ADS ne peuvent pas donner des soins directs aux usagers.
Donc, ils ne pourraient pas être formés, supervisés et autoriser à effectuer des soins liés à la Loi 90 – Loi modifiant le Code des professions (articles 39.7 et 39.8) soit administrer de la médication par les voies autorisées et effectuer des soins invasifs.
Autorité parentale et délégation des soins
Question : Est-ce que le titulaire de l’autorité parentale peut autoriser un aide-soignant à administrer un médicament intra-rectal alors que l’usager en question a moins de 14 ans et est en répit à domicile ?
Réponse : Le Règlement précise les conditions selon les lieux.
Ainsi, comme stipulé dans l’article 4, les personnes agissant dans le cadre d’un programme de soutien à domicile sont soumises aux conditions et modalités prévues à l’article 5. Le Règlement d’application ne fait pas de distinction de clientèle pour ce lieu.
En d’autres mots, le titulaire de l’autorité parentale ne peut pas déléguer le soin à l’A-S, même si l’usager en question a moins de 14 ans, puisqu’il s’agit de soins à domicile et non de soins donnés dans une école ou un milieu de vie substituts pour enfants tels que les milieux de garde, les camps de jour, les camps de vacances ainsi que les services de répit à l’extérieur du domicile des enfants.
L’A-S devra donc suivre une formation reconnue de 14h, être supervisé et recevoir l’autorisation du professionnel habilité pour pouvoir administrer la médication à l’usager.
Le professionnel, quant à lui, devra émettre des directives claires en lien avec l’administration de la médication, les signes à surveiller, les personnes-ressources à aviser et à quels moments les aviser, etc.
Obligations inf aux RPA
Question : Quelles sont les obligations de l’infirmière auxiliaire exerçant dans une résidence privée pour aînés (RPA) concernant la distribution ou l’administration des médicaments ?
Réponse : Selon l’OIIAQ, l’organisation des soins dans les RPA a créé une réalité qui est propre à ce milieu, soit la distribution de médicaments. Bien qu’il s’agisse d’une activité déréglementée, l’infirmière auxiliaire qui est appelée à faire cette tâche doit mettre en pratique les connaissances qu’elle détient à titre de professionnelle de la santé.
Ainsi, elle a la responsabilité de distribuer les médicaments selon les bonnes normes de pratique, expliquée ci-dessous. Sa responsabilité face au résident est la même que dans le cadre de l’administration des médicaments. Effectivement, lorsque le Code des professions ou le Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires utilise l’expression « administration de médicament », il faut la comprendre au sens large et inclure la notion de distribution.
Par conséquent, lors de la distribution ou de l’administration de médicaments, l’infirmière auxiliaire doit vérifier tous les médicaments, même s’ils sont présentés sous forme de dispill, préparés et vérifiés par un pharmacien. Elle doit aussi s’assurer de connaître entre autres les effets recherchés et les effets indésirables de la médication et de respecter les sept bons principes d’administration de la médication (7 bons) :
- Bon produit;
- Bonne heure;
- Bonne dose;
- Bon usager;
- Bonne voie d'administration;
- Bonne inscription;
- Bonne surveillance.
De plus, elle doit apposer ses initiales à la feuille d’administration des médicaments (FADM), et ce, pour chaque médicament qui a été distribué ou administré, selon le cas.
Toutefois, en matière de distribution de médicaments, l’application de certains de ces éléments est différente qu’en matière d’administration. Ainsi, l’élément « bonne heure » réfère plutôt à l’obligation de s’assurer que le résident comprenne bien à quel moment de la journée il doit prendre sa médication. L’infirmière auxiliaire doit aussi vérifier que la dose précédente ait bien été prise par le résident afin de s’assurer que le délai prescrit entre les doses soit respecté. Pour la vérification de la voie d’administration en matière de distribution, on réfère plutôt à la vérification que le médicament est servi par le pharmacien dans la voie prescrite.
Source : https://www.oiiaq.org/questions/divers-aspects-de-la-pratique-professionnelle/residence-privee-pour-ainees-rpa
Personne proche aidante
Question : Est-ce que la conjointe d’un usager peut faire un soin invasif tel qu’un drainage pleural si elle reçoit de l’enseignement adéquat ?
Réponse : Oui, la conjointe d’un usager peut effectuer le soin puisqu’elle est considérée comme une personne proche aidante. Elle peut donc exercer tout acte qui est réservé à un professionnel de la santé.
Dans la RSN voici le descriptif d’une personne proche aidante :
Toute personne qui apporte un soutien à un ou à plusieurs membres de son entourage qui présentent une incapacité temporaire ou permanente de nature physique, psychologique, psychosociale ou autres, peu importe leur âge ou leur milieu de vie, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non (MSSS, 2021). L’article 39.6 du Code des professions décrit les personnes proches aidantes (PPA) par le terme « aidant naturel »
Aussi, en vertu de l’article 39.6, les personnes proches aidantes peuvent exercer les activités de soins auprès de leur proche. Ainsi, elles ne sont pas visées par le Règlement sur l’exercice des activités décrites aux articles 39.7 et 39.8 du Code des professions et, donc, non tenues de se conformer aux conditions d’application. Cela n’exclut en rien la responsabilité des professionnels de s’assurer que les PPA exercent des soins de qualité et de les former lorsque la situation le requiert.
Rôle d'un directeur de soin
Question : Est-ce qu’un directeur de soins qui est aide-soignant (A-S) dans une ressource intermédiaire (RI), une ressource de type familiale (RTF) ou une résidence privée pour aînés (RPA) ayant reçu une formation Loi 90 ou la formation s’adressant aux aides-soignants pour effectuer des activités de soins confiées, qui a été supervisé et autorisé, a le droit d’évaluer les usagers de sa ressource ?
Réponse : Non, advenant tout changement dans l’état de l’usager, les A-S doivent soit aviser le professionnel habilité tel que l’infirmière, l’inhalothérapeute et la nutritionniste qui doit faire l’évaluation de l’usager ou appeler les services d’urgences selon la situation.
Lieux autorisés par la RSN
Lieux autorisés (organisme communautaire)
Questions : Est-ce que les organismes communautaires sont visés par le Règlement modifiant le Règlement sur l’exercice des activités décrites aux articles 39.7 et 39.8 du Code des
professions ?
Doivent-ils remplir les conditions de formations ?
Si oui, où peuvent-ils faire former leurs employés ?
Réponse : Oui, les organismes communautaires font partie des lieux autorisés où les aides-soignants doivent être formés pour exercer les activités de soins confiés.
Il est convenu de les référer aux Centres de services scolaires de leur secteur pour recevoir la formation Compétence 6.
Formations
Formation initiale
C6 vs C7
Question : Quelle est la différence entre la compétence 6 (C6) et la compétence 7 (C7) données en Centre de services scolaires (CSS) ?
Réponse : La formation AEP Assistance à la personne en résidence privée pour aînés du MÉQ, donnée en Centre de service scolaire, est divisée en plusieurs compétences.
Suite à un remaniement et un jumelage de certaines compétences, l’ancienne compétence 7 (Loi 90) est maintenant devenue Compétence 6 visant les règles et procédures relatives à l’administration de médicaments et de soins invasifs d’assistance. Elle reste d’une durée de 14 heures.
Compétence 6 vs formation 14 h
Question : Quelle est la différence entre la formation de 14 heures du MSSS (Loi 90) donnée au CISSSMO par un formateur accrédité et la compétence 6 donnée par le centre de services scolaires ?
Réponse : Les deux formations sont d’une durée de 14 heures. La différence majeure se situe au niveau du lieu où exerce l’aide-soignant.
La compétence 6 est nécessaire pour un aide-soignant travaillant en résidence privée pour aînés (RPA) ou en RI mixtes (RPA et RI dans un même établissement). Cela découle d’une exigence ministérielle. Cette formation lui permet aussi de travailler dans les mêmes secteurs que ceux ayant suivi la formation du MSSS, nommés ici-bas.
La formation du MSSS (Loi 90) est nécessaire pour un aide-soignant travaillant dans un des secteurs suivants :
- Dans le cadre de la prestation de services de soutien à domicile pour le compte d’un établissement, d’une EESAD, d’un travailleur engagé de gré à gré (chèque emploi-service) ou par un organisme externe, qu’il soit privé ou non;
- Ressource intermédiaire (RI);
- Ressource de type familial (RTF) à l’exception de celles agissant dans le cadre d’une famille d’accueil au sens de la Loi sur la protection de la jeunesse, à moins que les enfants confiés à la famille d’accueil présentent un problème de santé nécessitant des soins particuliers;
- Corporation religieuse;
- Centre de réadaptation (CR) au sens de la LSSSS lorsqu’il dispense des services d’adaptation ou de réadaptation, des services d’intégration sociale et socioprofessionnelle ou des services d’accompagnement :
- CR pour les personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant
du développement;
- CR pour les personnes ayant une déficience physique;
- CR pour les personnes ayant une dépendance;
- CR pour les jeunes en difficulté d’adaptation;
- CR pour les mères em difficulté d'adaptation. - Organisme qui fournit des services de répit et de surveillance pour personnes adultes à l’extérieur du domicile de la personne;
- Établissement ou organisme qui offrent des activités sociales et de stimulation de type centre de jour ou activités de jour;
- Établissement de détention rattaché à un établissement du RSSS pour la gestion des soins de santé;
- Écoles et milieux de vie substitut pour enfants tels que les milieux de garde, les camps de jour, les camps de vacances ainsi que les services de répit à l’extérieur du domicile des enfants.
Condition pour être formateur/superviseur
Question : Est-ce que le responsable d’une ressource visée par la Règle de soins nationale, qui n’est pas employé du CISSSMO, peut superviser les aides-soignants de son propre milieu ?
Réponse : Comme il ne s'agit pas d'un infirmier ou infirmier auxiliaire du CISSSMO, il nous faut créer une entente avec cet établissement avant qu’il puisse prendre en charge la supervision et l’autorisation de son personnel.
De plus, nous devons nous assurer que cet infirmier ou infirmier auxiliaire est bien détenteur d'un permis de l'OIIQ ou OIIAQ. Dans le cas contraire, il faut obligatoirement que ce soit un professionnel habilité, de l’établissement (ici, le CISSSMO) qui supervise et autorise l’aide-soignant.
Il faut savoir qu’en aucun cas, le responsable de la ressource ne peut donner la formation de 14 h, même si ce dernier a un permis valide. Cet acte est réservé aux formateurs accrédités de l’établissement (ici, le CISSSMO).
Échecs multiples à la C6
Question : Que ce passe-t-il lorsqu'un employé échoue plusieurs fois la compétence 6 ?
Réponse : La personne ayant échoué à plusieurs reprises devrait pouvoir recommencer la compétence autant de fois que nécessaire. Cette décision appartient aux Centres de services scolaires dispensant la formation.
Formation en anglais
Question : Est-ce que la formation s’adressant aux aides-soignants pour effectuer des activités de soins confiées du MSSS donné par le CISSSMO est offerte en anglais ?
Réponse : La formation s’adressant aux aides-soignants pour effectuer des activités de soins confiées du MSSS donné par le CISSSMO est uniquement en français.
Les ressources ayant besoin de suivre la formation en anglais sont habituellement référées en Centre de services scolaires de leur secteur.
Formation et activités non réglementées
Question : Est-ce que la formation de 14 heures (Loi 90) du MSSS ou la compétence 6 est obligatoire pour exécuter les activités non réglementées (ex. : mesure de glycémie capillaire, prise des signes vitaux, le pansement sec, etc.) ?
Réponse : Non, pour exécuter les activités non réglementées, il est recommandé de suivre une courte formation pour chacun des soins. Advenant que l’aide-soignant ne soit pas à l’aise de faire une des activités non réglementées, il est en droit et il est fortement recommandé d’en parler avec un professionnel habilité afin d’obtenir plus d’informations.
Inscription formation s'adressant aux aides-soignants (Loi 90)
Question : À qui doivent se référer les responsables ou le personnel des résidences intermédiaires (RI) et des ressources de type familiales (RTF) pour procéder à l’inscription de leurs employés à la Formation s’adressant aux aides-soignants pour effectuer des activités de soins confiées (loi 90) sur le territoire du CISSSMO ?
Réponse : Les ressources elles-mêmes font le choix des participants à inscrire et doivent fournir tous les renseignements suivants à la boite courriel :
formation_ressources.cisssmo16@ssss.gouv.qc.ca
- Le nom de la formation;
- La date de la formation;
- La ville si la formation est donnée en présentiel;
- Le nom du participant;
- Le rôle du participant;
- L'adresse courriel du participant;
- Le nom de l'intervenant de qualité;
- Le nom de la ressource avec la mention RI ou RTF et son adresse;
- Le nom de votre association syndicale : ADRAQ, ADREQ, ARIHQ ou FRIJQ;
- La date de naissance du participant doit absolument être inscrite.
Référence pour formation Loi 90
Question : Comment les aides-soignants et leurs gestionnaires font pour savoir si leur formation sur les activités de soins confiés aux aides-soignants (Loi 90) est valide et à qui peuvent-ils se référer ?
Réponse : L’aide-soignant peut questionner soit l’intervenant-qualité (IQ), le gestionnaire, l’intervenant pivot, le responsable de ressource, etc. selon son secteur d’activité. Celui-ci contactera la personne qui en charge du tableau-maitre, au formation_ressources.cisssmo16@ssss.gouv.qc.ca , afin d’obtenir l’information.
Cela permettra aux personnes concernées de faire le suivi des informations demandées en lien à la formation reçue antérieurement ou celle de 14h, de la supervision et de l’autorisation de la personne concernée.
Advenant que l’aide-soignant ne réponde pas aux critères et qu’il doit suivre la formation, l’intervenant qualité, gestionnaire, intervenant pivot, responsable de ressource, etc. doivent :
- Prendre connaissance de l’offre de formation du MSSS (Loi 90);
- Solliciter les participants ou les ressources à procéder à l’inscription de leurs employés selon les plages horaires offertes;
- Acheminer les éléments suivants à l’adresse courriel :
- Le nom ainsi que les coordonnées (incluant l’adresse courriel) du participant devant suivre
la formation;
- Si employé CISSSMO, le numéro d’employé;
- Le nom de la formation;
- La date et l’heure ainsi que la ville où est donnée la formation, si ces informations sont
connues lors de la demande;
- Le nom de l’intervenant qualité;
- Le nom de la ressource avec la mention RI ou RTF ainsi que son adresse complète;
- Le rôle du participant à la ressource;
- Le nom de l’association du participant. - S’assurer que le participant est disponible aux dates sélectionnées;
- Réinscrire le participant s’il n’a pu se présenter à la formation ou s’y inscrit absent dans la fiche de présence.
RI qui ont un volet RPA
Question : À qui s’adresse la formation s’adressant aux aides-soignants pour effectuer des activités de soins confiées ?
Réponse : La formation s’adressant aux aides-soignants (A-S) pour effectuer des activités de soins confiées est donnée par les formateurs accrédités des établissements (ici le CISSSMO) et est principalement pour les employés des ressources intermédiaires (RI), des ressources à assistance continue (RAC) et des ressources de type familiales (RTF).
De façon exceptionnelle, une résidence privée pour aînés (RPA) pourrait y inscrire des participants, mais ils devront tout de même aller suivre la formation AEP RPA, d’une durée de 180 heures, qui est donnée par les Centres de services scolaires, pour répondre à la Certification.
Si une RI a un volet RPA, les A-S travaillant dans la section RPA devront faire la formation AEP RPA.
Formation spécifique
Supervision
Autorisation
Soins invasifs
Autres soins
Lavage d'oreille vs A-S
Question : Est-ce que l’aide-soignant (A-S) peut effectuer un lavage d’oreille à un usager ?
Réponse : Non, l’aide-soignant ne peut pas effectuer un lavage d’oreille.
L'acte de l'irrigation de l'oreille externe (lavage d'oreille) est un acte faisant partie du répertoire des activités en soins infirmiers au CISSSMO.
Il doit être exécuté par une infirmière ou par une infirmière auxiliaire. Dans le cas où il est exécuté par une infirmière auxiliaire, une évaluation doit être faite par un médecin ou une infirmière avant ou après l'intervention. Le lavage d’oreille doit être fait selon une ordonnance ou une directive infirmière.
Prothèse oculaire vs A-S
Question : Est-ce que le nettoyage d´une prothèse oculaire pourrait être délégué aux aides-soignants (A-S) ?
Réponse : Dans le cas où l'usager retire lui-même la prothèse oculaire, l'A-S pourrait assurer le nettoyage de la prothèse oculaire en suivant les directives claires de l'infirmière, qu'elle aura émises donc :
- La solution de nettoyage à utiliser;
- La fréquence du soin;
- Les précautions à prendre;
- Dans le cas où l'usager est dans l'incapacité de retirer lui-même sa prothèse oculaire, le soin pourrait être enseigné à l'A-S puisqu'il répond aux critères l’y autorisant puisqu’il est requis sur une base durable et nécessaire au maintien de la santé de la personne.
Si une entente écrite a été faite entre le CISSSMO et la ressource, l'infirmière de la ressource pourrait enseigner le soin à l’A-S, assurer la supervision et l’autoriser à exécuter du soin en plus des éléments nommés précédemment concernant les directives.
Si aucune entente n'a été signée, il est de la responsabilité de l'infirmière CISSSMO du secteur de prendre en charge de cet enseignement, la supervision et l’autorisation à l’A-S.
Température rectale vs soins invasifs
Question : Est-ce que la prise de température rectale est considérée comme un soin invasif et qui doit être supervisée et autorisée individuellement pour chaque usager par un
professionnel habilité ?
Réponse : La température rectale est un soin invasif.
Donc, la supervision et l'autorisation devraient se faire auprès de chaque usager.
Par contre, tel que mentionné dans la RSN : À titre d’exemple, la prise de température rectale pourrait être un soin invasif effectué couramment et pour lequel un aide-soignant pourrait être autorisé par un professionnel à l’exercer auprès de différentes personnes sans supervision et autorisation chaque fois. Le professionnel habilité est responsable de s’assurer au moment de l’autorisation que l’aide-soignant exécute adéquatement le soin selon les normes de pratique.
Gastrostomie-jéjunostomie
Bouton de gastrostomie et tube Foley replacer par A-S
Questions : Est-ce qu’un aide-soignant peut replacer un bouton de gastrostomie ou insérer un tube Foley, advenant que le bouton de gastrostomie est retiré de l’abdomen ?
Est-ce que le parent pourrait le faire ?
De combien de temps dispose-t-on avant la fermeture de la gastrostomie ?
Réponse : Premièrement l’aide-soignant ne peut pas réinstaller un bouton de gastrostomie ni un tube Foley advenant que le bouton de gastrostomie soit retiré de l’abdomen.
Si cela se produit, il faut envoyer l’usager directement à l’urgence. Par contre, si un parent est disponible dans un court délai, il a le droit de faire cet acte.
Il est important de savoir que le délai doit être court, car l’ouverture de la gastrostomie, au niveau de l’abdomen, pourrait se refermer. L'ouverture de la gastrotomie se referme habituellement dans un délai maximal de quatre (4) heures.
Irrigation de gastrostomie
Question : Est-ce qu’un aide-soignant (A-S) peut être formé pour une irrigation de gastrostomie ?
Réponse : Selon la Règle de soins nationale, En vertu de l’article 39.7 du Code des professions, des soins invasifs d’assistance aux AVQ peuvent être confiés à un aide-soignant si le soin invasif est :
- Requis sur une base durable;
- Être nécessaires au maintien de la santé;
- La personne est dans l’incapacité d’effectuer le soin invasif par elle-même avec ou sans aide technique en raison de sa condition de santé physique ou mentale;
- Un parent, une personne qui assume la garde d’un enfant ou une personne proche aidante est incapable ou dans l’impossibilité d’effectuer le soin invasif pour la personne.
Tout changement à la condition de santé de la personne devrait faire l’objet d’une évaluation par un professionnel habilité. À la suite de l’évaluation, le professionnel décidera si le soin invasif peut continuer d’être confié ou si l’autorisation relative à ce soin doit être cessée de façon temporaire ou permanente afin qu’il soit effectué par un professionnel habilité.
Pour ce faire, en plus de la formation d’une durée minimale de 14 heures exigée pour se voir confier un soin invasif d’assistance aux AVQ, l’aide-soignant doit en avoir fait l’apprentissage auprès d’un professionnel habilité. Le professionnel habilité utilise une méthode de soins s’adressant spécifiquement aux A-S (disponible dans la section « non professionnelle » des Méthodes de soins informatisés (MSI)) en vigueur dans l’établissement afin d’enseigner l’activité de soins et il spécifie les particularités ainsi que les directives à suivre en lien avec la condition de la personne. Une formation sur le sujet est actuellement disponible au CISSSMO. Le professionnel habilité pourra en faire la demande à la conseillère en soins de son secteur.
Une fois la formation complétée, une ou plusieurs séances de supervisions seront nécessaires pour s'assurer que la technique d'irrigation est adéquate.
Pour terminer, l'infirmière devra compléter le Registre de suivi de formation, de supervision et d’autorisation des activités de soins confiées des aides-soignants (Annexe 10) afin de l’autoriser à effectuer le soin. L’A-S devra respecter les règles de soins en vigueur de l’établissement du territoire sur lequel se situe l’entité dans laquelle ces activités sont exercées et avoir accès, pour une intervention rapide, à un professionnel habilité.
Quantité d'eau vs gavage
Question : Lors de l’administration de médication par voie entérale, quelle est la quantité d’eau à administrer ?
Réponse : La recommandation des MSI est d’administrer un médicament écrasé à la fois avec de 15 ml à 30 ml d'eau.
Cette directive est en lien avec la possibilité de blocage de la tubulure dans un cas où plusieurs médicaments sont administrés en même temps et de la complexité de savoir quel médicament a été donné.
Il existe quelques exceptions comme lors d’une restriction liquidienne ou une précision quelconque au plan nutritionnel. Si c’est le cas de l’usager, suivre les directives du professionnel habilité.
Soins de gastrostomie à un membre de la famille - exception
Question : Est-ce qu’un membre de la famille d’un usager qui travaille comme aide-soignant peut faire les soins de gastrostomie de l’usager qui séjourne dans un répit ?
Réponse : Oui, mais à certaines conditions. Par exemple, si le membre de la famille le fait déjà à domicile, qu’il a l’habitude de faire ce soin et qu’il est sur place au moment où le soin doit être effectué.
Dans un premier temps, nous recommandons de valider la technique du membre de la famille de l'usager.
Suite à cette vérification, nous acceptons qu'il puisse faire le soin de la gastrostomie. Il faut savoir que cela constitue une exception d'autorisation, qu'il peut assurer le soin seulement pour la gastrostomie de son membre de la famille et non pour d'autres usagers.
Soins respiratoires
Stomie urinaire - intestinale
Changement de collerette d'un sac de stomie
Question : Est-ce que le changement de collerette d’une stomie constitue un soin invasif qui se délègue en vertu de la Loi 90 ?
Si oui, est-ce que l'enseignement offert dans la formation initiale est suffisant ou il faut présenter une formation spécifique ?
Réponse : Le changement de collerette (remplacement de l'appareillage) est un soin invasif qui peut être délégué par un professionnel habilité à un aide-soignant(A-S).
Le professionnel habilité (infirmière ou infirmière auxiliaire) est responsable de l'enseignement, de la supervision ainsi que de l’autorisation de l’A-S à faire le soin. Il est important que le professionnel habilité s'assure que toutes les étapes soient bien réussies avant de déléguer l'acte.
L’enseignement de la technique doit se faire en plus de la formation reconnue (Loi 90). Une formation spécifique sur le sujet est disponible sur demande.
Comme les appareillages de stomie sont parfois simples, d'autres fois complexes, c'est au professionnel habilité de déterminer si le soin peut être délégué ou non.
Certaines conditions doivent être respectées afin de le déléguer.
Exemple :
- Peau intacte autour de la stomie (non fissurée ni altérée, absence d’écoulement);
- Absence de fluctuation nécessitant des ajustements du matériel de stomie.
Le professionnel habilité devra émettre des consignes à l'aide-soignant, par exemple, la séquence à suivre pour le remplacement de l’appareillage ainsi que le moment où il est nécessaire de le contacter ou de contacter le service 24/7.
Irrigation vésicale par un A-S
Question : Quels sont les indications permettant l’infirmière d’autoriser un aide-soignant (A-S) à effectuer une irrigation vésicale ?
Réponse : Comme pour tous les soins invasifs, le soin doit être requis sur une base durable et nécessaire au maintien de la santé de la personne.
De plus, la personne est dans l’incapacité d’effectuer le soin invasif par elle-même avec ou sans aide technique en raison de sa condition de santé physique ou mentale et/ou un parent, une personne qui assume la garde d’un enfant ou une personne proche aidante est incapable ou dans l’impossibilité d’effectuer le soin invasif pour la personne.
Dans le cas d'un usager qui nécessite une irrigation vésicale, celle-ci devrait être faite dans un contexte de prévention et non lors de la présence d'un blocage ou de caillots qui nécessiterait une évaluation infirmière.
Exemple : Une sonde vésicale a tendance à bloquer. L'infirmière pourrait prévoir que l'A-S irrigue 1x/jour la sonde vésicale en prévention.
Elle pourrait enseigner la technique de déblocage de la sonde vésicale à la famille. La famille de l'usager et/ou son proche aidant ne sont pas tenus aux mêmes lois que l’A-S donc ils peuvent exécuter le soin.