Foncer dans le vide
Le 4 novembre 2022, la vie de Benoit Racicot a basculé en l’espace d’un instant en raison d’un ACV. Ce dernier a laissé des séquelles importantes à la suite de son passage. Notamment, le côté droit du corps de M. Racicot était affecté. Comment a-t-il abordé sa réadaptation ? « J’ai mis mes œillères et j’ai foncé dans le vide ! »
Imaginez si du jour au lendemain, un problème de santé affectait vos capacités de base comme celles de marcher, de parler ou même d’avaler. C’est exactement ce qui est arrivé à cet ingénieur déterminé. Heureusement, avec l’accompagnement de nos équipes en réadaptation en déficience physique, M. Racicot a réappris ces notions.
« Dans les premiers mois suivants l’ACV, tout était à refaire. C'est un sentiment que je n’avais jamais connu. Réapprendre à parler, marcher. On a l’impression d’être un enfant. Chaque mot, chaque syllabe est un défi. Chaque mouvement doit être décomposé », souligne M. Racicot.
Autant au niveau du langage que des mouvements, il a dû faire l’action de décortiquer pour réapprendre. Il a traversé un processus parsemé d'embûches, de deuils et d'accomplissements. Au fil du temps, entre autres, il a retrouvé les fonctions de marcher, s'habiller, communiquer, cuisiner, tondre sa pelouse, effectuer de la marche en montagne. Pour décrire sa méthode de réadaptation, M. Racicot prend l'exemple de la parole.
« Pour passer de l’idée à la parole, il faut passer par les différentes étapes : la formulation des idées et de la phrase, chercher les mots et comment les prononcer. On essaie quelque chose et parfois, cela ne donne pas l’effet souhaité. Il faut réessayer. »
Apprécier le progrès
Deux ans plus tard, après une longue réadaptation et beaucoup d’efforts, Benoit Racicot sort de cette expérience avec de nombreux accomplissements.
Non seulement il a repris le vélo de route cet été, il a maintenant 1000 KM à son actif. La reprise de ce sport n’a pas été simple. S’asseoir sur le vélo, maintenir son équilibre, contrôler le vélo, pédaler, freiner, gérer la peur, sont des actions qui ne sont pas banales à la suite d’un ACV.
Toujours en recherche de solutions, mentionnons que M. Racicot a adapté lui-même son vélo, pour actionner les freins avant et arrière et pour changer de vitesse, et ce, uniquement du côté gauche.
Le secret derrière son succès? « Pour apprécier le progrès, il faut avoir comme référence la personne que l’on est après l’ACV et non avant. C’est plus facile d’apprécier le progrès ! », amène Benoit Racicot. Effectivement, être indulgent et tolérant envers soi-même peut jouer pour beaucoup.
Merci à l'équipe de réadaptation!
« J’ai été impressionné par l’équipe et l’ai dit à plusieurs reprises : le langage utilisé et l’attitude des intervenants sont primordiaux. L’encouragement et le coaching de l’équipe sont professionnels et efficaces. On y croit. Il n'y a pas de place au découragement, et ce, en nous proposant des objectifs réalisables », affirme Benoit Racicot.
Merci aux équipes qui, tous les jours, accompagnent des hommes et des femmes qui vivent le même processus que M. Racicot. Ce témoignage est bien la preuve que vous êtes essentiels!
Direction des programmes Déficiences (DPD)