La télépratique : ce que vous devez savoir

Mise à jour : 13 septembre 2021 (ajout de la séance ouverte - vidéo) 

La pandémie à la COVID-19 a accéléré l'utilisation des technologies de l'information et des communications (TIC) pour dispenser des soins et des services à distance. Dans la foulée de ces nouvelles méthodes de travail, il semble important de rendre disponibles certaines informations afin de faciliter le développement de la télépratique.

À qui s’adresse cette page? 

Cette page s’adresse à l’ensemble des professionnels de la santé du CISSS. Ce terme désigne les membres du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, du Conseil des infirmières et infirmiers et du Conseil multidisciplinaire qui sont titulaires d’un diplôme collégial ou universitaire relié aux services de santé, aux services sociaux, à la recherche ou à l’enseignement.

telepratique

Boîte à outils télépratique

Définition et avantages de la télépratique

Qu’est-ce que la télépratique?

Le terme télépratique est utilisé par de nombreux ordres professionnels dans le domaine de la santé et des services sociaux. Le Conseil interprofessionnel du Québec définit ainsi ce terme :

La télépratique est l’exercice d’une profession à distance à l’aide des technologies de l’information et des communications (TIC). Elle inclut :

  • la téléconsultation, la téléexpertise, la téléassistance, la téléimagerie;
  • les activités de formation et de supervision;
  • la télésanté;     
  • l’utilisation de la téléphonie et d’Internet.

Pourquoi utiliser le terme télépratique plutôt que télésanté?

Le terme télésanté est fréquemment utilisé par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Il est défini ainsi dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS) :

La télésanté est « une activité, un service ou un système liés à la santé ou aux services sociaux, pratiqués au Québec, à distance, au moyen des technologies de l’information et des communications, à des fins éducatives, de diagnostic ou de traitement, de recherche, de gestion clinique ou de formation. Toutefois, cette expression ne comprend pas les consultations par téléphone ».

L’utilisation du terme télépratique est retenue ici, car sa définition est plus large que celle de la télésanté.

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Quels sont les avantages pour les usagers?

  • Permet le maintien de services sécuritaires aux usagers en période de crise sanitaire. 
  • Diversifie l’offre de service traditionnelle, répondant ainsi aux besoins de plus d’usagers.
  • Réduit le stress mental, physique et financier relié aux déplacements pour l'usager. 
  • Assure un meilleur accès aux soins et services aux populations éloignées des installations du CISSS. 
  • Permet un suivi régulier de l’état de santé des usagers et réduit la mortalité dans certains cas.
  • Entraîne une meilleure autonomisation grâce au développement des connaissances et des capacités liées aux autosoins, ainsi qu’une meilleure adhésion au traitement.
  • Permet, dans certains cas, d’éviter la stigmatisation ou la peur de la stigmatisation qui empêcherait l’usager de consulter (ex. : consultations en santé mentale ou santé sexuelle).

Quels sont les avantages pour l’organisation?

  • Facilite le partenariat de soins et de services, par exemple avec le milieu de l’éducation, les autres établissements de santé et services sociaux, les organismes communautaires, etc.
  • Favorise la continuité des soins et services.
  • Diminue le taux d’hospitalisation.
  • Réduit l’absentéisme.
  • Permet des gains en efficience.
  • Favorise la flexibilité d’horaire.
  • Favorise l’attraction et la rétention de personnel.

Développement de la télépratique 

Vous souhaitez obtenir des licences ou des équipements nécessaires à votre télépratique?

Vous voulez démarrer un projet de télépratique dans votre équipe de travail et vous vous demandez comment vous y prendre? L’équipe télésanté peut vous aider à :

  • Obtenir une licence de vidéoconférence Teams ou Zoom.
  • Améliorer, à l'aide de différents outils, vos compétences dans l’utilisation des technologies de l’information et des communications.

Vous souhaitez déployer la télépratique, mais vous vivez des obstacles et avez besoin de soutien? 

Parlez-en avec votre gestionnaire, car vous pourriez obtenir le soutien d’un Agent de planification, programmation et recherche (APPR). Votre gestionnaire doit adresser une demande à la direction adjointe de la DSMREU, volet qualité et évolution des pratiques en remplissant  ce formulaire.

Des exemples de succès de la télépratique 

Vous avez développé la télépratique dans votre secteur et vous voulez partager votre bon coup? Faites-nous le savoir en soumettant votre projet innovant au secteur de l'innovation ou en communiquant votre bon coup au service des communications.

La pertinence de la télépratique et l’accès aux soins et services

L’offre de services professionnels à distance convient-elle à tous les types de clientèle?

La télépratique a prouvé son efficacité dans bien des situations, telles que le suivi de maladies chroniques comme la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), la réadaptation suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore les activités de formation et de supervision. Par contre, la télépratique pourrait ne pas convenir à certains types de clientèle en raison de l’état clinique ou cognitif de certains usagers. Le professionnel doit se fier à son jugement pour déterminer si la télépratique convient à chaque usager et à chaque situation. Exemples :

  • Une personne souffrant de démence, de déficience du langage ou d’un trouble de santé mentale pourrait avoir de la difficulté à participer pleinement de façon efficace à des rencontres à distance à l’aide des TIC.
  • Une personne en situation de violence conjugale pourrait également ne pas s’exprimer librement lors d’une consultation à distance sachant que son conjoint est près d’elle.
  • La gestion de situations de crise peut également être plus difficile à distance, donc les usagers à risque de se désorganiser ou de voir leur état se détériorer rapidement ne sont pas de bons candidats.

Les usagers peuvent-ils bénéficier de services en présence si la télépratique ne leur convient pas? 

Oui. La télépratique ne peut constituer la seule option possible dans l’offre de service d’un programme ou d’une direction, car cela risquerait de désavantager certaines populations plus vulnérables. La télépratique doit être complémentaire à l’offre de service en présence. Des services en présence doivent être disponibles pour les usagers dont la condition le requiert, dans le respect des normes sanitaires en vigueur.

Y a-t-il un risque que la télépratique entrave la qualité de mon acte professionnel ou la qualité de ma relation thérapeutique avec l’usager?

Ce risque existe bel et bien. Certains professionnels auront besoin de contacts directs avec l’usager pour réaliser une partie de leur évaluation ou certains traitements. Par exemple, certaines conditions physiques requièrent la palpation ou la manipulation d’une articulation afin de soutenir le processus d’analyse et de compléter l’évaluation de l’usager. Dans un tel cas, le professionnel doit être prudent dans l’émission d’une opinion professionnelle en se basant sur une évaluation partielle réalisée à distance. Il devrait expliquer clairement à son usager que des tests complémentaires devront être réalisés ultérieurement afin de confirmer sa première impression clinique ou de compléter le traitement proposé.

La relation thérapeutique entre le professionnel et l’usager est au cœur de l’intervention. Il sera parfois préférable d’effectuer une première rencontre face à face afin d’établir un climat de confiance avant de débuter la télépratique avec un usager, alors que ce ne sera pas nécessaire pour d’autres. Le professionnel doit analyser chaque situation en tenant compte de ses particularités et faire preuve de jugement.

Quels sont les autres prérequis à la télépratique?

Le professionnel et l’usager doivent avoir accès aux TIC nécessaires pour exercer en télépratique. Voici quelques éléments pour guider votre réflexion :

  • Quelles ressources technologiques seront nécessaires pour votre intervention à distance?
  • Souhaitez-vous tenir une conversation téléphonique, une vidéoconférence, envoyer des documents par courriel?
  • Dans le cas d’une vidéoconférence, l’usager dispose-t-il des ressources technologiques nécessaires pour y participer? Il aura besoin, par exemple, d’un ordinateur équipé d’une caméra, une tablette électronique ou un téléphone intelligent ainsi que d’une connexion internet haute vitesse.

Le professionnel doit s’assurer que l’usager ou son proche aidant a les connaissances et les habiletés pour l’utilisation des TIC. Tenez compte du niveau de confort de chaque usager concernant l’utilisation de la technologie.

  • Peut-il se connecter et utiliser la technologie efficacement?
  • Sinon, un proche aidant est-il disponible pour l’aider?
  • La présence de cette tierce personne nuit-elle à la création d’un espace privé et confidentiel nécessaire à la tenue de votre intervention à distance?

Modalités de télépratique 

Chaque modalité possède des avantages et des inconvénients. Le professionnel de la santé doit tenir compte de ceux-ci, mais également des préférences exprimées par l’usager afin de déterminer quelle modalité utiliser à chacune de ses interventions.

Le téléphone

Il est accessible et convient pour des échanges verbaux de courte ou moyenne durée. Il sera utile pour faire un premier contact avec l’usager, confirmer un rendez-vous, etc. Par contre, le téléphone ne permet pas d’avoir accès au langage non verbal de son interlocuteur et ne favorise donc pas l’établissement d’une relation de confiance, essentielle à la pratique des professionnels de la santé. En temps de pandémie, le téléphone peut donc difficilement remplacer l’intervention en présentiel, surtout lorsque la relation thérapeutique n’a pas encore été établie, ou lorsque l’intervention à faire est particulièrement délicate. Par contre, certains trouveront du réconfort dans cet anonymat relatif et se confieront plus facilement. C’est au professionnel de la santé de déterminer avec l’usager si le téléphone est la modalité qui convient le mieux dans les circonstances précises dans laquelle ils se trouvent.

Quelques précautions à prendre :

  • Assurez-vous de faire vos appels dans un environnement qui assure la confidentialité et votre tranquilité pour éviter les interruptions.
  • Si vous devez utiliser un téléphone cellulaire pour contacter des usagers, il est préférable d’utiliser un téléphone professionnel plutôt que personnel. Demandez à votre gestionnaire qui fera l'analyse et procèdera à une requête Octopus si cela est accepté.
  • Lors de l’utilisation d’un téléphone intelligent, assurez-vous d’effacer le numéro de téléphone de l’usager une fois la communication terminée. 
  • Si vous devez utiliser votre téléphone intelligent personnel pour contacter un usager, il est conseillé de masquer votre numéro de téléphone. Cela vous évitera d’être joint par vos usagers en dehors de vos heures de travail et préservera ainsi votre vie privée et votre droit à la déconnexion.
  • Si vous êtes en télétravail ou effectuez des déplacements fréquents, assurez-vous cependant de démontrer une disponibilité sur vos heures de travail afin que vos usagers, vos collègues et votre supérieur immédiat puissent vous joindre rapidement au besoin.

Le courriel

Le courriel présente certains avantages, car il s’agit déjà d’un moyen de communication utilisé régulièrement par la majorité des gens. Cependant, son utilisation présente certains risques quant à la sécurité. C’est pourquoi le courriel conviendra lorsqu’il s’agit d’échanger de l’information entre deux professionnels de la santé sur leur adresse courriel professionnelle sécurisée (adresse Outlook se terminant par @ssss.gouv.qc.ca). Par contre, lorsqu’un professionnel souhaite échanger de l’information avec un usager par courriel, certaines précautions s’appliquent :

  • Si l’usager utilise une adresse de messagerie gratuite (ex. : gmail, hotmail) il doit être avisé que la sécurité de son adresse courriel à lui ne peut être garantie et il doit accepter les risques reliés à l’utilisation d’une adresse courriel non sécurisée.
  • Ce consentement à la transmission d’information par courriel doit être noté au dossier de l’usager en précisant quel document sera transmis (ex. : copie du plan d’intervention, programme d’exercices, recommandations disciplinaires, calendrier des rencontres, etc.).
  • Vérifiez soigneusement l’adresse courriel du destinataire avant de transmettre la communication.
  • Portez attention, lors d’un envoi en réponse d’un courriel reçu, de sélectionner la fonction « Répondre » et non « Répondre à tous » lorsque ce n’est pas pertinent.
  • Prenez l’habitude de mettre tous vos documents acheminés par courriel en format protégé en écriture et assurez-vous que le contenu n'est pas protégé par des droits d'auteurs.
  • Si l’information contenue dans le document transmis par courriel est particulièrement sensible ou que vous envoyez un document à l'extérieur du réseau, vous pouvez sécuriser votre envoi en suivant la procédure de chiffrement Outlook. Cette opération convertira votre texte en un format non lisible, un texte brouillé chiffré.
  • Prenez l'habitude de demander un accusé de réception afin de vous assurer que votre courriel est arrivé à son destinataire.
  • Suite à la réception d’un courriel, rédigez une note au dossier en y résumant les informations pertinentes ou l’annexer intégralement en pièce jointe (format PDF ou le déposer au dossier papier). Indiquez la date, le nom et prénom de l’expéditeur en ajoutant la mention : « Courriel reçu le … » et signer votre note. 
  • Le courriel et ses pièces jointes peuvent être conservées de façon sécuritaire dans la boîte de réception d’Outlook, mais l’intervenant doit détruire les documents dès qu’ils ne sont plus requis.
  • Rappel : toute demande d’accès au dossier d’un usager doit passer par le Service des archives.

La vidéoconférence

La vidéoconférence est un outil très intéressant qui permet de pallier aux lacunes du téléphone puisqu’elle permet les échanges sonores et visuels entre les participants. Il s’agit de la modalité qui s’approche le plus de la rencontre en présence et peut donc être très utile en temps de pandémie, par exemple, pour des interventions individuelles ou en groupe, des rencontres de plan d’intervention ou des discussions de cas. 

Certaines plateformes offrent, en plus de la vidéoconférence, la possibilité d’échanger des documents, de partager les écrans respectifs, ou même de travailler conjointement sur un même document. Ces fonctions plus avancées favorisent ainsi la collaboration entre intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, de même qu’avec leurs partenaires externes, comme les acteurs du réseau de l’éducation. Elles peuvent également s’avérer très utile pour les activités reliées à l’enseignement, comme la supervision de stagiaires, et pour favoriser le développement professionnel, par exemple par le biais de la formation à distance, du mentorat, de la consultation entre pairs, des communautés de pratique, etc.

Cependant, ces plateformes exigent plus de compétences liées à l’utilisation des technologies. Vous devez vous assurer que chacun des participants a les connaissances et habiletés nécessaires à l’utilisation de la technologie choisie. De plus, pour tout échange d’informations confidentielles, il est de votre responsabilité de vous assurer d’utiliser une plateforme autorisée au CISSS de la Montérégie-Ouest.

Précautions à prendre :

  • Assurez-vous de réaliser votre intervention dans un environnement qui assure la confidentialité et votre tranquilité (au besoin, prévoir un local dédié à la vidéoconférence).
  • Évitez de réaliser des évaluations qui requiert une nudité partielle en vidéoconférence en raison des risques liés à la sécurité des données.
  • Regardez de temps en temps directement la webcam afin d'établir un contact visuel et soutenu avec votre interlocuteur et favoriser le sentiment d'écoute et de proximité.

Pour en apprendre plus sur les outils de vidéoconférence utilisés au CISSS de la Montérégie-Ouest, visitez la page Télésanté. Pour vos questions concernant la confidentialité et la sécurité des données, consultez la page : Sécurité des informations et confidentialité

Le texto

La messagerie instantanée peut être utilisée pour communiquer entre professionnels de la santé. Par exemple, le médecin pourra communiquer une ordonnance par texto à un autre professionnel de la santé, telle qu’une infirmière ou un pharmacien. L’ordonnance sera alors considérée au même titre qu’une ordonnance verbale et devra être notée au dossier de l’usager par le professionnel qui la reçoit.

L’utilisation de la messagerie instantanée peut également être envisagée par le professionnel de la santé pour joindre un usager qui ne serait pas joignable autrement, lorsqu’il est urgent qu’il le soit, ou encore pour une raison clinique bien documentée et convenue à l’avance.

Par exemple, le professionnel qui ne réussit pas à joindre l’usager par téléphone pour le prévenir de son retard pourra lui envoyer un texto. Ou encore, il pourra rappeler à l’usager l’heure et la date du prochain rendez-vous par texto après que ce dernier ait accepté d’utiliser ce mode de communication à cette fin.

Certains résultats d’examens peuvent être communiqués par texto si l’usager y a consenti et à certaines autres conditions. C’est le cas, par exemple, des résultats négatifs de tests de la COVID-19. Les résultats positifs sont par contre communiqués par téléphone et non par texto. 

Le professionnel doit faire preuve de discernement dans l’utilisation de la messagerie instantanée. En effet, certaines annonces ne peuvent être faites par texto car elles nuiraient à la relation thérapeutique avec l’usager, pourraient déclencher une vive réaction émotive chez l’usager ou susciter bien des questions auxquelles le professionnel ne pourrait répondre avec nuance par texto. 

Précautions à prendre...

  • Discutez à l’avance de l’utilisation prévue de la messagerie instantanée et des risques associés afin d’obtenir le consentement éclairé du destinataire ou de trouver une alternative au besoin;  
  • Utilisez un téléphone professionnel (et non personnel) si possible afin de protéger votre vie privée et votre droit à la déconnexion, en plus de décourager les échanges de nature non professionnelle avec les usagers; 
  • Signez vos textos avec votre signature professionnelle;
  • Limitez l’accessibilité du téléphone cellulaire par l’utilisation d’un mot de passe sécuritaire;
  • Activez la fonction de mise en veille automatique avec mot de passe du téléphone intelligent;  
  • Validez le numéro du destinataire avant l’envoi du texto; 
  • Ne divulguez pas d’informations pouvant permettre d’identifier le client à moins que cela ne soit expressément requis (par exemple, dans le cas d’une ordonnance médicale); 
  • Limitez-vous aux informations pertinentes et nécessaires; 
  • Gardez un ton approprié à la relation professionnelle; 
  • Abstenez-vous d’échanger des photographies ou vidéos qui pourraient permettre d’identifier l’usager (choisir une photo qui ne montre pas son visage);
  • Documentez l’utilisation de la messagerie instantanée au dossier et déposez-y une copie des échanges effectués.

Particularités pour les interventions de groupe

Les interventions de groupe peuvent présenter un défi supplémentaire lorsqu’elles sont réalisées à distance. Il faut adapter le format de la rencontre et son style d’animation lorsque la rencontre se déroule virtuellement. Par exemple, pour permettre une rencontre dynamique, efficace et basée sur la participation active de chacun, vous pouvez envisager l’une ou plusieurs des solutions suivantes :

  • Réduire le nombre de participants; 
  • Se donner des règles de fonctionnement (par exemple, comment signaler qu’on a une question);
  • Partager l’animation entre deux ou trois personnes ou distribuer les rôles parmi les participants : donner le droit de parole, prendre des notes, relever les questions posées dans le clavardage, donner du soutien technique;
  • Diviser le groupe en sous-groupes pour des ateliers de travail dans des salles virtuelles différentes et revenir sur les conclusions en grand groupe;
  • Prévoir un support visuel adapté (ex.: une présentation PowerPoint présentée à l’aide du partage d’écran).
  • Limiter la durée des rencontres pour favoriser la concentration et prévoir des pauses.

Et les réseaux sociaux? 

L’utilisation de Messenger, Facebook, Skype ou toute autre application de type réseau social n’est pas autorisée pour échanger avec un usager, ni avec d’autres professionnels de la santé lorsqu’il est question de renseignements concernant un usager. Vous devez utiliser les outils autorisés par le ministère de la Santé et des Services sociaux qui sont mis à votre disposition, tels que Teams, Zoom ou Outlook. Pour connaître les outils de collaboration autorisés, référez-vous à la page : Sécurité des informations et confidentialité.

Consentement à la télépratique

Quelles informations dois-je donner à l’usager afin d’obtenir un consentement libre, éclairé et spécifique?

  • La nature de l’intervention proposée. Par exemple, le but de la rencontre est-il de réaliser un plan d’intervention ? De faire un suivi de l’état de santé ? De communiquer le résultat d’un examen ? D’enseigner des exercices ? Le fait qu’un usager consente à recevoir ses résultats d’examens via téléphone n’implique pas qu’il accepte de faire l’ensemble de son suivi de cette façon, à titre d’exemple.
  • La modalité proposée (vidéoconférence avec Zoom ou Teams, le téléphone, le courriel, le texto…)
  • Les avantages, limites et contraintes. Par exemple : « Je ne pourrai pas réaliser une évaluation physique complète lors de la vidéoconférence, par contre vous pourrez me décrire vos symptômes et je pourrai observer certains éléments afin de vous donner quelques recommandations de base. Si cela est requis, nous pourrons nous rencontrer ultérieurement pour compléter l’évaluation. » 
  • Les risques encourus. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’une vidéoconférence, vous pouvez aviser l’usager que le CISSS de la Montérégie-Ouest a recours à des technologies certifiées et sécurisées, mais que, comme pour toute communication électronique, il existe certains risques quant à la protection des renseignements personnels.
  • Les mesures qui doivent être prises pour assurer la confidentialité et la sécurité des renseignements communiqués. Par exemple, on peut demander à l’usager s’il est seul dans la pièce et préciser si, de notre côté, nous sommes seuls, si nous utilisons des écouteurs plutôt que les haut-parleurs de l’ordinateur, etc. Si jamais un collègue est présent avec vous pour du soutien technique ou pour toute autre raison, l’usager a le droit d’en être informé, mais vous pouvez préciser à l’usager que cette autre personne est liée par les mêmes obligations de confidentialité que vous. 
  • Les autres alternatives possibles. Si l’usager n’est pas à l’aise avec la modalité proposée, quelles sont ses autres options?

Un consentement écrit est-il nécessaire ou un consentement verbal est-il suffisant?

Idéalement, le consentement libre et éclairé de l’usager est obtenu par écrit avant la première rencontre virtuelle. Cependant, il est possible que le consentement soit discuté verbalement lors de la première intervention à distance, par exemple au téléphone. Dans le cas où le consentement est obtenu verbalement, il très important que le professionnel de la santé rapporte dans sa note au dossier la discussion ayant mené au consentement de l’usager.

Vous trouverez ici un exemple de note au dossier qui relate la discussion ayant mené au consentement de l’usager à participer à un suivi en physiothérapie avec Teams. Pour être efficace, un professionnel qui fait régulièrement des rencontres en vidéoconférence pourra rédiger sa propre note-type et la personnaliser pour chaque usager. 

Si le professionnel de la santé souhaite enregistrer une consultation tenue à distance, il doit également aviser l’usager de l’utilisation prévue et obtenir son autorisation pour le faire. Pour en savoir plus sur l’enregistrement de consultations à distance, référez-vous à la question la page sur la Sécurité des informations et confidentialité.

Que faire si l’usager change d’idée?

Le consentement est un processus continu et un usager peut retirer son consentement en tout temps. Si un usager hésite ou semble revenir sur sa décision de faire de la télépratique, vous devrez alors explorer les autres alternatives avec lui, en présentant leurs avantages et inconvénients, et accepter sans jugement la décision de l’usager. Cette discussion doit faire l’objet d’une note au dossier.

Règlementation professionnelle et télépratique

Le professionnel doit respecter...

...l’ensemble de la règlementation professionnelle applicable à son titre d’emploi de la même façon lorsqu’il effectue de la télépratique que lorsqu’il réalise ses activités professionnelles dans les installations du CISSS de la Montérégie-Ouest. Il doit notamment respecter :

  • Les activités réservées prévues au Code des professions et dans les lois professionnelles; 
  • Son Code de déontologie;
  • Le règlement sur la tenue de dossiers.

De plus, le Code d’éthique ainsi que l’ensemble des politiques et procédures du CISSS de la Montérégie-Ouest s’appliquent également en contexte de télépratique.

 Obligations des professionnels en contexte de télépratique

Identification du professionnel

N’oubliez pas que vous devez vous identifier auprès de l’usager lors d’une intervention à distance. Vous pouvez, à cette fin, afficher votre permis d’exercice derrière vous lors d’une vidéoconférence ou montrer votre carte d’identité à la caméra. De plus, présentez-vous verbalement, en nommant votre nom complet ainsi que votre titre. Lors d’échanges écrits, il serait approprié d’inclure votre signature professionnelle à toute communication courriel ou par messagerie texte, par exemple.

Identification de l’usager

Avant le début de tous soins ou services offerts à l’usager, chaque intervenant doit procéder à l’identification de l’usager en bonne et due forme. Il doit aussi expliquer la raison de cette mesure de sécurité à l’usager et ses proches. Les professionnels de la santé peuvent se référer aux documents suivants : 

Particularités d’application :

Lors de la prestation d’activités cliniques à l'aide de la vidéoconférence, la reconnaissance faciale peut être un des deux indicateurs uniques à la personne lorsque l’usager a été préalablement identifié à l’aide de deux identificateurs uniques, lors d’une rencontre précédente par le même intervenant, et que ce dernier est capable de nommer sans équivoque l’usager par son nom et prénom.

Les rencontres de groupe de type « suivi clinique » nécessitent que l’identification de l’usager soit effectuée conformément à la procédure sur l'identification des usagers, alors que les rencontres de groupe de type « prévention ou transmission d’informations » ne sont pas visées par cette procédure.

Tenue de dossier et confidentialité 

Le professionnel doit spécifier dans sa note au dossier de l’usager que la consultation a été tenue à distance, ainsi que la technologie utilisée. Les mêmes standards de confidentialité et de sécurité des actifs informationnels s’appliquent, que le travail soit réalisé à distance ou dans les installations du CISSS. Des mesures raisonnables doivent être mises en place pour s’en assurer. 

Pour connaître les mesures à mettre en place, ainsi que les questions les plus fréquentes sur l’accès, la transmission, la conservation et la destruction des documents en contexte de travail à distance, consultez la page sur la Sécurité des informations et confidentialité.

Protocole d’urgence

Il est fortement conseillé que le professionnel et l’usager conviennent ensemble d’un plan afin de traiter les situations d'urgence d’ordre technique (ex. : défaut de connexion) ou clinique (ex. : situation de crise, blessure) qui pourraient survenir lors de la prestation de services à distance. Par exemple, il serait adéquat de demander à quel numéro de téléphone l’usager peut être rejoint en cas de déconnexion lors d’une vidéoconférence. Il est également souhaitable de demander à l’usager quelle tierce personne pourrait être contactée en cas où de l’assistance ou des soins s’avéreraient nécessaires. Finalement, l’intervenant devrait connaitre l’adresse où se trouve l’usager pour envoyer les secours au besoin.

De plus, n’oubliez pas que la procédure de déclaration des incidents et des accidents-usagers s’applique même à distance:

Si vous êtes un professionnel de la santé qui travaille à partir de son domicile situé à l’extérieur du Québec...

Si vous exercez auprès d’usagers du CISSS de la Montérégie-Ouest, la règlementation professionnelle québécoise s’applique. De plus, un ordre professionnel conserve juridiction à l’endroit de ses membres, même pour des actes posés par ceux-ci à l’extérieur du Québec.

Direction:
DSMREU
DRHDO
Dernière mise à jour:
Mai 2024